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La Question Sociale
Le développement durable
Christophe JAMAUT
Louis-Gérard GILLY
Alain MALRAUX
Lionel TOURTIER
LE DEVELOPPEMENT DURABLE,
UNE REPONSE AUX DEFIS ECONOMIQUES, SOCIAUX & ECOLOGIQUES DU XXIème SIECLE
Par Bernard Reygrobellet
Président du Club Nouveau Siècle
Sous forme d’introduction
C’est Robert Poujade, un gaulliste qui fut secrétaire général de l’UDR, qui devint dès 1971 le premier ministre de la Protection de la Nature et de l’Environnement dans le gouvernement Chaban-Delmas. A la tête de ce qu’il a qualifié de « Ministère de l’impossible », Robert Poujade a engagé un combat difficile et courageux sur un programme qui reste toujours d’actualité : « Tenir tête aux pollueurs Protéger les rivages, les rivières, l’air, le sol, le sous-sol de la cupidité des industriels et des constructeurs Bâtir des villes qui soient belles et supportables.» Parallèlement au déploiement des politiques environnementales, d’autres préoccupations ont émergé, fondées sur la prise de conscience de l’impossibilité de poursuivre l’indéfiniment l’exploitation des ressources naturelles. Elles ont débouché sur le concept de développement durable, clairement défini dans le rapport Brundtland (1987) : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. ». A partir du Sommet de la Terre à Rio en 1992, la notion de développement durable s’est structurée autour de trois « piliers » : économique, social et environnemental.
Conformément à ses engagements internationaux, la France s’est dotée, comme la plupart des états, d’une stratégie nationale du développement durable (SNDD), la dernière stratégie a été adoptée par le comité interministériel du développement durable le 27 juillet 2010 pour la période 2010-2013 ; elle comporte neuf actions phares. Au sein du ministère en charge du développement durable, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a la lourde mission d’élaborer et suivre la SNDD, de coordonner la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et plus généralement de faire du développement durable un objectif partagé par les acteurs publics et privés. Un Conseil Economique pour le Développement Durable (CEDD) a été créé le 1er décembre 2008 pour fournir au ministère un éclairage économique fondé sur des approches scientifiques.
Nous partageons la vision exprimée par le CEDD selon laquelle « Il n’y aura pas de développement possible à long terme s’il n’est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable ». Nous refusons par là-même l’option de la décroissance en tant que solution miracle aux problèmes majeurs du XXIème siècle. Rappelons, comme l’indique la Commission Stiglitz/Sfen/Fitoussi, que « le niveau de vie courant est soutenable si les conditions sont réunies pour qu’il puisse être maintenu au moins à l’identique pour l’ensemble des générations à venir ». Croissance et écologie ne sont pas incompatible, à condition toutefois d’opérer des mutations de grande ampleur. Il s’agit pour l’essentiel de réintroduire la perspective du long terme dans les processus socio-économiques qui restent dominés directement ou indirectement par des marchés financiers court-termistes, de remettre l’homme et la nature au cœur de l’économie. Sans rejeter a priori l’application raisonnée du principe de précaution, nous exprimons notre foi dans le progrès scientifique et technique sans lequel les défis auxquels nous sommes confrontés ne pourraient pas être relevés dans les prochaines décennies. Il n’y aura pas de développement durable si nous ne disposons pas de solutions scientifiques et techniques innovantes ; développement durable et progrès scientifique sont de ce point de vue indissociables.
Toute politique de développement durable doit s’appuyer sur l’ensemble des acteurs sociaux en suscitant des actions communes entre les entreprises privées et publiques, les associations, les ONG, les syndicats et les citoyens. Quand l’Etat remplit ses fonctions d’orientation et de coordination des politiques, au travers de la SNDD, quand il contribue au financement de « programmes orphelins», il est dans son rôle ; mais en période de crise économique, l’Etat ne peut plus assumer seul les charges de sa politique par des investissements directs ou par de coûteuses incitations fiscales. Mais, il serait illusoire et dangereux de reporter de nouvelles charges vers les collectivités territoriales ou d’augmenter les charges des industriels ou des agriculteurs, afin de financer le Grenelle de l’Environnement.
Les propositions du Club Nouveau Siècle
Une des priorités actuelles réside dans le démarrage des moteurs de la croissance verte, génératrice de dizaines de milliers d’emplois, en particulier dans le secteur privé. C’est un secteur où l’Etat doit avoir la possibilité de subventionner directement et indirectement des projets porteur d’avenir et des actions de recherche. Notre économie doit en particulier mieux exploiter la filière du tourisme vert. Ce domaine ne doit être du seul ressort des collectivités territoriales qui jouent évidemment un rôle déterminant mais qui doivent bénéficier du soutien de l’état.
En matière de financement des politiques environnementales, le réalisme en période de rigueur budgétaire consiste à faire participer les entreprises aux actions de maintien et d’amélioration des services écologiques dont dépend leur activité. Il faut souligner que les grandes entreprises ont adhéré aux objectifs du développement durable, que des lois et règlements leur en font obligation, qu’elles sont soumises à une notation extra-financière qui exprime leur degré d’engagement dans ces objectifs. Concernant ce dernier point, des proposition exprimée par le CEDD nous paraissent appropriées pour inciter les grandes entreprises : renforcer l’information extra-financière (mieux inciter à la gestion des risques extra-financiers et ses indicateurs via un tableau de bord environnement, social, gouvernance ) favoriser la création d’une agence de notation extra-financière européenne ; favoriser l’audit indépendant des rapports développement durable pour éviter le « green washing ».
La France doit conduire une action internationale visible et reconnue. Par ses initiatives, la France doit construire une image de nation respectueuse de la nature, impliquée dans les grands dossiers du développement durable. Le travail constant du ministère en charge de l’environnement et de la diplomatie française, poursuivi sur près de dix ans en faveur de la création d’un organisme international d’expertise en biodiversité va dans ce sens et mérite d’être salué.
Nous saluons aussi la réforme du Conseil économique et social (CES), devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce changement d’appellation symbolise la prise en compte, par la société civile, des questions environnementales, en lien avec l’économie et le social.
Enfin, le renforcement des moyens du CGDD, pièce centrale du dispositif de l’Etat pour orchestrer ses politiques, doit être envisagé.
Bernard REYGROBELLET
Le Gaullisme rayonnant
Nous sommes des « gaullistes de gauche », ou des « gaullistes sociaux » ou « gaullistes de progrès » comme on nous appelle parfois. Il est donc naturel que nous nous sentions surtout concernés par la politique intérieure de la France et, tout particulièrement, par la Participation qui, au sein du mouvement gaulliste, souligne notre particularité.
« L’Union pour la Méditerranée, un défi pour les deux rives
et le développement durable un axe prioritaire pour
le développement de projet pour l’U.M. »
Ce, à partir d’une conférence d’Antoine-Tristan Mocilnikar, ancien élève de l’école polytechnique, ingénieur des Mines, responsable Environnement et Développement Durable de la Mission Union pour la Méditerranée de la présidence de la République. Cette conférence fera l’objet d’un compte-rendu intégrant le débat dans notre prochain journal et sur notre site INTERNETwww.club-nouveau-siecle.org
De gauche à droite : Bernard Reygrobellet, Antoine-Tristan Mocilnikar et Philippe Dechartre.
La salle du 55 rue la Boétie était pleine avec une centaine de participants parmi lesquels Jacques Godfrain, Olivier Stirn anciens ministres ; et Layashi Yaker ancien ministre algérien et ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU.
C’est un rassemblement de gaullistes sociaux et gaullistes de gauche, héritier de la pensée gaullienne, mettant en avant la défense des valeurs d’une part, d’intégrité de la France, afin que les français aient confiance en leur destin, d’autre part de dignité de l’Etat, car c’est l’exemplarité qui génère l’adhésion, et enfin de justice, qui permet de garantir la pérennité du pacte social.
Le Club Nouveau Siècle s’inscrit dans la filiation de l’UDT, CRR, l’UG Vème et le MSP. Nous soutenons le Président de la République et notre club est un « mouvement associé » à l’UMP.
Nous fonctionnons en structure légère en nous appuyant sur des réseaux influents, humanistes, sur le monde scientifique et la société civile. Nous avons des compétences sur les aspects sociaux, sociétaux, environnementaux et européens. Nous nous approprions cette devise forte d’action : « Fais ce que dois, advienne que pourra ».
Mais la réalité d’un mouvement de gaullistes de gauche est un peu moins simple qu’il n’y parait. Si c’est à l’unanimité de ses membres que le Conseil National du CNS a soutenu en janvier 2007 la candidature de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, nous sommes un mouvement qui évolue, rassemble et génère des adhésions sur nos valeurs. Ainsi depuis notre création, nous pratiquons une « politique d’ouverture » en comptant parmi nos adhérents et invités des personnalités en général positionnées « plutôt à gauche ».
Il en est ainsi de notre démarche gaullienne de rassemblement. Nous avons vocation à prendre une place active dans l’organisation du pôle « de gauche » voulu par le Président de la république, mais encore faut-il que cela soit entendu.
En effet, nous sommes avec plus de 1500 membres aussi nombreux que « gauche moderne » mais cette dernière bénéficie de la venue du 1er ministre ! Pour voir notre ami Henri Guaino, Conseiller spécial du PR, et que nous félicitons par votre intermédiaire très chaleureusement pour sa très récente nomination à la tête de la mission interministérielle pour l’UPM, il a fallu que je me glisse dans une réunion « des progressistes » à laquelle j’ai reconnu de nombreux amis, qui eux n’ont pas voté pour notre camp en 2007 et qui n’ont pas « dans leurs trippes » de le faire. Tout simplement parce qu’ils sont issus d’un rassemblement d’intérêts, notoirement différents de celui des gaullistes de gauche, ceux-ci étaient venus des fraternités et des combats de la résistance qui avaient su rassembler dans des moments d’épreuves celui qui croyait et celui qui ne croyait pas.
Nous ne souhaitons pas être tentés par la tentation de Saint Antoine. C’est pourquoi au risque de paraphraser le maître de ces lieux Patrick Devedjian, auquel nous sommes gré d’avoir mis cette salle à disposition, je dis que nous sommes pour une majorité et même pour un gouvernement d’ouverture ouvert aux soutiens gaullistes de gauche de Nicolas Sarkozy.
Notre constat est que nous sommes dans un monde, dans une société qui nous laisse perplexe. Nous l’avions écrit voici deux ans déjà notre certitude selon laquelle nos enfants vivront moins que nous. Notre société est en régression. Le temps nous joue des mauvais tours. L’idée défendue il y a une année qu’il serait judicieux de laisser nos concitoyens mettre leurs biens immobiliers en garantie d’emprunt fait frémir. L’attaque de l’école de la république ne nous convient pas. Nos enfants ont besoin d’enseignants pour les accompagner et les former à la vie. Ne nous trompons pas de combat s’il y a un mammouth à dégraisser c’est celui de l’administration de l’éducation nationale. La volonté de privatiser la poste au risque évident d’hâter la désertification du territoire ne nous convient pas non plus. Rassurez-vous je n’en rajouterai pas sur le calamiteux avatar de l’affaire Vittorio de Philippis.
En revanche, depuis 6 mois la Présidence française de l’Union Européenne aura sous l’impulsion du Président de la république Nicolas Sarkozy marqué 3 grands coups.
Le 13 juillet, à son initiative et à Paris, lancement de l’Union pour la Méditerranée qui prend la suite du processus de Barcelone lancé en 95, avec le rassemblement de 43 participants, à savoir les 27 de l’UE et tous les pays riverains de la méditerranée à l’exception de la Lybie mais avec la Mauritanie au titre de l’UMA (Union pour le Maghreb Arabe).
En août, pour la première fois l’Europe a fait entendre sa voix dans un conflit qui touche à ses frontières et nul doute que l’action du Président de la République a permis d’éviter qu’une guerre opposant russes et géorgiens n’éclate, en obtenant le 8 septembre a Evian du Président Medvedev le retrait des forces russes de Géorgie.
Enfin sa capacité et son énergie exceptionnelles lui ont permis lors de la plus grande crise financière qu’ait connu le monde, de tenir l’Europe unie, et de faire les bonnes propositions - émergence et importance de la zone euro dans une gouvernance économique de l’UE ; proposition, puis tenue du sommet du G20 à Washington le 14 novembre - même si nous savons que les suites économiques et sociales à cette crise risquent d’être dures et durables.
Ces événements font prendre conscience à l’Europe que rien ne sera comme avant, que vivre au gré des présidences tournantes tous les 6 mois avec à la tête, un pays petit (Slovénie), ou eurosceptique (Tchéquie), ou hors zone euro (Suède) était une vue de l’esprit, et qu’il faudrait tôt ou tard, et de préférence tôt, avoir une présidence forte pour l’Union Européenne.
Bernard Reygrobellet
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