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La « Participation » ou comment concilier progrès économique et progrès social (1)

La question qui se pose, dans une économie marchande en crise, est double : le partage des richesses et la place des salariés dans l’entreprise. Alors que nous vivons une détérioration des rapports entre l’entreprise et ses salariés, la « participation » permet de reconstruire ces rapports, comme elle induit des relations nouvelles entre tous les acteurs de la société. Dans une France en crise, l’une des voies du redressement de notre pays, redressement économique, social, culturel et moral, est la réactivation de l’idée même de participation.

Idée issue de la philosophie Gaulliste par laquelle l’homme retrouve toute sa place dans la société avec ses trois étapes que sont la participation aux fruits de l’expansion, la participation aux valeurs d’actifs nées de l’autofinancement et la participation aux responsabilités.

Il s’agit alors d’une véritable transformation sociale qui demandera une volonté politique, une concertation étroite et égale avec tous les partenaires, beaucoup d’énergie et du temps.

Ainsi, il appartient au Président de décider que, pour toutes les entreprises de main d’œuvre en France de plus de 50 salariés, la réserve de participation en valeur sera d’un montant égal aux dividendes distribués.

Cette opération permettra d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés.


Fait à Paris le 19 avril 2012
Serge Dassault
Secrétaire National de l’UMP en charge de la Participation
Sénateur de l’Essonne

Bernard Reygrobellet
Secrétaire national de l’UMP en charge des questions relatives à la transformation sociale
Président du club Nouveau Siècle


(1) D’aucuns trouverons un peu déséquilibré le traitement du progrès social par rapport au progrès économique, mais la participation aux bénéfices est plus facile à mettre en œuvre que la participation effective des salariés dans la gouvernance de l’entreprise. Mais cette idée, comme bien d’autres idées, sûre de son fait continuera son chemin. BR

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Charles de Gaulle : « Puisque tout recommence toujours, ce qu’ai fait sera tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle après que j’aurai disparu ».

La transformation sociale à l’ère de la mondialisation

La succession des crises qui frappe notre pays a provoqué la résurgence de la question sociale, une question largement évacuée lors des élections de 2002, la posture sécuritaire occupant alors la totalité des discours politiques et de l’espace médiatique.

Le slogan du « travailler plus pour gagner plus » avait suffi en 2007 pour porter l’idée d’une véritable transformation sociale. Aujourd’hui, la droite républicaine est obligée d’adapter son discours de transformation sociale à la réalité de la mondialisation, face aux prétentions de transformation radicale incarnées par l’extrême droite et par l’extrême gauche, mais aussi face à l’immobilisme proposé par les socialistes.

L’idée d’une nécessaire transformation sociale est donc majoritaire en France. La sensibilitéBernard2.jpg politique de « Nouveau Siècle » l’incarne et c’est le sens que l’on peut donner à ma nomination en tant que Secrétaire national en charge des questions relatives à la transformation sociale, membre du Bureau politique de l’U.M.P.

Dans notre camp, les lignes de démarcation entre les différentes familles politiques, ne sont pas infranchissables, dès l’instant qu’elles possèdent, avec Nicolas Sarkozy, le candidat le plus efficace.

Le club Nouveau Siècle le soutient, avec raison, en espérant qu’il s’approprie le projet participatif, car nous avons la conviction qu’il est le seul des candidats à posséder l’énergie nécessaire pour le proposer aux français.

Notre rôle est d’ouvrir la voie à des changements profonds en tenant un discours de vérité, en mettant en œuvre une volonté politique au service des intérêts populaires.

Ainsi il nous appartient, à nous les gaullistes sociaux, de nous emparer des grands débats des prochaines années en tenant compte de trois phénomènes principaux qui conduisent à l’affaiblissement de la France : l’onde de choc de la mondialisation, l’accroissement des inégalités et la montée des communautarismes. Sans omettre d’adjoindre, à cette idée de transformation sociale, une transformation écologique qui ne vienne contredire l’idée de croissance.

C’était ce que le Général de Gaulle, soucieux de l’intérêt de la France et de l’unité nationale, avait su faire à son époque, en particulier à travers l’idée de « participation » par lequel l’Homme retrouvait toute sa place dans la Société.

C’est ainsi qu’attachés à défendre la liberté économique, car elle est la seule susceptible d’assurer le progrès de notre société. Mais nous considérons aussi qu’il convient de faire partager aux français une vision sociale à la fois ordonnée et partagée, comme l’était le « concept de participation ».

Bien fidèlement à vous.

Bernard Reygrobellet, Président du Club Nouveau Siècle.

Paris le 19 mars 2012


La « Participation », une voie de 

redressement pour la France en criseBernard2.jpg

  

Par Bernard Reygrobellet

Président du club Nouveau Siècle

 
 

Fondé en mai 2001 par Philippe Dechartre, ancien ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou, le Club Nouveau Siècle est un think tank qui vise à organiser une réflexion politique, économique, sociale, culturelle et environnementale à partir des valeurs du gaullisme. Présidé depuis octobre 2006 par Bernard Reygrobellet, le Club Nouveau Siècle a installé au cœur de ses propositions la réactivation de la « Participation » au sens où l’entendait le Général de Gaulle, c’est-à-dire un outil de réconciliation entre le capital et le travail et le vecteur d’une transformation sociale.

La France en crise 

La question qui se pose, dans une économie marchande en crise, est double : le partage des richesses et la place des salariés dans l’entreprise. Alors que nous vivons une détérioration des rapports entre l’entreprise et ses salariés, la « participation » permet de reconstruire ces rapports, comme elle induit des relations nouvelles entre tous les acteurs de la société. Dans une France en crise, l’une des voies du redressement de notre pays, redressement économique, social, culturel et moral, est la réactivation de l’idée même de participation.

La crise que connaît la France est multidimensionnelle et elle est autant culturelle que structurelle. Personne ne prend la pleine mesure de la situation réelle de notre pays : désindustrialisation, délitement de notre système éducatif, faillite de l’Etat-providence, échec des politiques d’intégration, onde de choc des flux migratoires, fracture urbaine, désastre écologique, etc. Longtemps préservée, en particulier lors des Trente Glorieuses, la France subit de plein fouet, comme toutes les économies occidentales, depuis septembre 2008, les effets d’une crise mondiale, crise financière, économique et sociale. L’erreur serait de croire que la crise que traverse la France commence en septembre 2008. Cette crise est le résultat d’un fonctionnement de l’Etat inscrit dans les gènes de la classe politique traditionnelle, à gauche comme à droite. Ce fonctionnement, fondé sur l’augmentation sans fin de la dépense publique et de l’endettement, est arrivé à son terme. Est-il possible, pour l’Etat, de continuer à prélever 1 euro d’impôt et dépenser 1,20 euro, alors qu’il devrait, aujourd’hui, pour un euro prélevé, ne dépenser que 80 centimes d’euro et consacrer 20 centimes au désendettement ? Si l’Etat ne peut pas continuer à assumer son rôle d’Etat-providence dans les mêmes conditions qu’autrefois, il convient de réfléchir sur d’autres solutions, afin de permettre une meilleure répartition des richesses. Parmi ces solutions figure la participation, telle qu’elle avait été imaginée par le Général de Gaulle.
 

La participation, vecteur de la transformation sociale 

Le partage des richesses

La période de reconstruction des années 1950 a permis l’épanouissement d’un monde fondé sur les grands compromis entre l’économie et le social. Le pouvoir politique pouvait décider de l’organisation de la société afin de tendre vers la cohésion sociale, en associant le pouvoir syndical à la décision. La réalité était celle d’un capitalisme maîtrisé, raisonné, régulé, qui prenait la forme d’un défi industriel patriotique. La République avait un double visage, celui que dessinaient les frontières protectrices d’un Etat-nation, économiquement prospère, culturellement homogène, et celui de l’action de l’Etat-providence, qui, ignorant le pouvoir de l’économie, comme dans les pays communistes, augmentait sans cesse la dépense publique. Aujourd’hui, le mode de développement de notre société se caractérise par la disparition progressive du pouvoir de régulation des inégalités par un Etat-providence autrefois affranchi des contraintes de l’économie. Nous ne sommes plus dans la logique économique des années 1960, qui ont vu le triomphe du gaullisme politique adossé à un capitalisme patriotique, dont le développement, à l’abri des frontières, permettait de produire en France des biens de consommation achetés par des ouvriers français. Le jeu de rôles du patronat et des syndicats ouvriers permettait le progrès social, avec une inflation qui entraînait mécaniquement l’augmentation des salaires. L’un des postulats de la pensée gaullienne est qu’il ne peut y avoir de justice sociale sans efficacité économique. En 1945, justice sociale et efficacité économique sont étroitement liées dans les choix qui sont ceux du gaullisme social de l’après-guerre. Le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) s’applique d’autant plus naturellement que l’époque ne dissocie jamais la politique, l’économie et la justice sociale. Institué dans l’après-guerre, le financement de notre système de protection sociale provient des cotisations sociales, c’est-à-dire de la taxation du travail. Ce prélèvement sur le travail, qui a permis d’installer le règne de l’Etat-providence, a pu fonctionner dans le cadre d’une économie fermée. Aujourd’hui, la globalisation du travail interdit de raisonner en termes d’économie fermée. La « participation », dans ses mécanismes financiers, permet de repenser le partage des richesses, d’aller vers plus de justice sociale. La « participation », au sens où l’entendait le Général de Gaulle, permet au politique d’agir sur l’économie, sans prétendre abolir le marché ou aller vers une improbable « démondialisation ». Elle est le plus sûr chemin pour aller vers un partage des richesses sans recourir aux vieilles recettes d’un Etat-providence aujourd’hui durablement affaibli. Une première étape suppose une « relecture » de tous les mécanismes financiers de la participation et une réactualisation des dispositifs financiers de l’épargne salariale. Au-delà de l’aspect financier, la « participation » suppose un meilleur partage du pouvoir dans l’entreprise, sans aller jusqu’à la « cogestion ». 

Le partage du pouvoir dans l’entreprise 

La « participation » est aussi un choix politique, car elle suppose un partage du pouvoir dans l’entreprise, afin d’aller au-delà de la simple logique financière. Pour Jacques Godfrain, « l’enjeu fondamental de [la participation] est de changer en profondeur l’esprit de l’économie, de redonner cet esprit d’entreprendre aux salariés et cet état de sérénité au sein de l’entreprise. La construction du viaduc de Millau a été confiée à une entreprise au sein de laquelle l’actionnariat salarié est très présent. Résultat : aucun accident du travail n’est à déplorer ! L’objectif, via l’actionnariat salarié, d’impliquer plus les salariés dans le développement de l’entreprise n’est pas d’être uniquement un levier économique, il vise une notion d’harmonie au sein de l’entreprise. » Historiquement, l’entreprise a été le lieu clos où se jouait la lutte des classes. Cette époque est révolue. L’activité de l’entreprise suppose de partager les responsabilités, afin de rendre plus efficace le fonctionnement de l’entreprise. L’opposition entre dirigeants et salariés appartient à un monde ancien, même si elle existe encore dans le capitalisme financier avide de profits, qu’il convient de distinguer du capitalisme d’entrepreneur. Pour Jacques Godfrain, «  plus de formation, plus d’échanges sont les conditions d’un meilleur dialogue social ». Les actionnaires salariés doivent pouvoir entrer au Conseil d’administration, sans que ne leur soit accordée une place privilégiée. Leur pouvoir est fonction du nombre d’actions détenues. Les salariés actionnaires sont des partenaires importants de l’entreprise. A la fois salarié et actionnaire, ils sont à même de participer aux décisions stratégiques de l’entreprise. On comprend que ce qui se joue, c’est alors une véritable transformation sociale de la société. 

La transformation sociale : l’alliance du capital et du travail

Le Général de Gaulle avait coutume de dire : « En France, il n’y a qu’un seul révolutionnaire, c’est moi ! », ce qui était une manière de répondre aux prétentions des communistes qui s’affirmait comme les seuls défenseurs de la classe ouvrière. La « participation », dans sa philosophie, dépasse les simples enjeux financiers. Historiquement, les premières expériences d’actionnariat salarié apparaissent dans la deuxième moitié du XIXème siècle avec Saint-Simon ou Fourier. Le « Bon Marché » va devenir, en 1880, une commandite simple avec ses collaborateurs et ses principaux employés. Cette évolution historique est théorisé par de Gaulle, afin de transformer la condition du salarié en celle d’associé. La ligne d’horizon du gaullisme est alors une véritable transformation de la condition des ouvriers. Cette révolution sociale a toujours été retardée par le patronat et par les syndicats eux-mêmes. Le XXIème siècle montrera sûrement que le statut de salarié n’est pas l’alpha et l’oméga de la condition humaine. Ce n’est pas non plus le cheminement vers un capitalisme plus équitable. La « participation » a ouvert la voie à la création du statut de « salarié-associé ». C’est cette voie que nous devons continuer à explorer, afin de permettre à la France de maintenir son rang dans l’économie mondiale.

***

L’âge d’or de l’Occident semble s’achever avec la crise des anciens pays industrialisés. Les économies occidentales, que l’on croyait solides, à l’image de l’économie américaine, ne créent plus d’emplois, s’effondrent. L’Occident ne détient plus le monopole du progrès scientifique et technologique. Les pays émergents, on devrait dire « émergés » pour les « BRICA » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), se réunissent pour venir au secours de l’Europe. En réalité, il s’agit pour la Chine, l’Inde ou le Brésil de prêter de l’argent à l’Occident, afin que les pays aidés achètent leurs produits. Cette aide, qui correspond à une forme de « baiser de la mort », produira plus de délocalisations et plus de chômage en Europe.

C’est dans son propre fonctionnement que l’Occident doit trouver des solutions à la crise. Un discours de vérité et une action résolue s’imposent pour que l’Europe ne devienne pas un champ de ruines et que disparaissent toutes les protections sociales d’ici 10 à 15 ans. Il n’est pas question d’une simple sortie de crise. Parler de sortie de crise est une facilité de politique politicienne, car nous sommes entrés dans l’ère des crises successives, avec la nécessité, pour un pays comme la France, de s’adapter sans cesse aux défis de la mondialisation sans recourir aux vieilles solutions d’un Etat-providence à bout de souffle.

La « participation » vient se substituer, par ses implications financières pour le salarié, aux vieilles recettes de l’Etat-providence. Mais c’est aussi un véritable projet de société et un projet de civilisation.


Comment concilier rigueur et cohésion sociale ?

C’est dans le cadre chaleureux du restaurant Casa Rina situé rue du faubourg Montmartre à Paris, que mercredi 7 décembre 2011, le Club Nouveau Siècle1 présidé par Bernard Reygrobellet organisait un dîner-débat sur ce thème on ne peut plus d’actualité.

mamon.jpgD’emblée celui-ci indiqua que la caractéristique de ce club, qui fait partie du Conseil des clubs et Think-tanks de l’U.M.P., est de débattre sans a priori avant de se faire sa propre idée.

Les deux intervenants étaient : Madame la Ministre Marie-Anne Montchamp, Secrétaire d’Etat auprès de Roselyne Bachelot, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale du Gouvernement de François Fillon ; et, Monsieur Jean Peyrelevade, économiste de renom, Président de Leonardo & Co, ancien président de Suez et du crédit lyonnais, classé politiquement à gauche.

Dans l’assistance on comptait : Monsieur le Préfet Thierry Coudert, président de la Diagonale ; S.E. Bernard Dorin, Ambassadeur de France ; le général de division François Maurin, ancien Chef d’Etat-major des Armées ; le président Jean-Claude Pasty ; Mona Sow-Houphouët ; Alain Terrenoire, Président de l’Union Paneuropéenne ; Layashi Yaker, ancien ministre de la République algérienne, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU ; Didier Doucet écrivain, auteur de « 3 points c’est tout » ; ainsi que de nombreuses autres personnalités.

Tout d’abord Jean Peyrelevade, tout en exposant les thèses développées dans sonjpey.jpg dernier ouvrage « La France état critique » a donné sa vision économique de la France d’aujourd’hui. Cette présentation sans concession mais lucide a mis l’accent sur l’impérative nécessité de remettre l’appareil industriel du pays en ordre de marche et de prendre des décisions d’alignement de la gestion des finances françaises [i.e. en matière de charges sociales et de retraites] sur les pratiques de l’Europe du Nord.

Jean Peyrelevade nous a annoncé qu’après avoir écouté le discours de François Bayrou, il avait décidé de le rejoindre. Le président Bernard Reygrobellet qui recevait Jean Peyrelevade pour la deuxième fois après une conférence sur « Où va le capitalisme ? » en mars 2006, ne manqua pas alors de lui faire remarquer qu’il serait toujours le bienvenu à Nouveau Siècle !

Puis Marie-Anne Montchamp, a exposé à l’assistance sa vision des enjeux quant à la nécessité de préserver la cohésion sociale dans le climat tumultueux de la crise de l’euro.

Marie-Anne Montchamp a conclu son propos en appelant au rassemblement : « Il est important de renoncer à des escarmouches politiciennes, mais de se rassembler à la manière des gaullistes dans la cohésion nationale, avec la France au cœur pour chacun, en sachant que c’est moins la préférence française pour des produits français qui compte, mais l’idée de comprendre que chacun de nous dans ces décisions, y compris les plus petites et les plus marginales doit pouvoir et devoir avoir la France au cœur afin que ses décisions convergent avec les politiques que nous leurs proposons ».

Le débat s’est poursuivi à la fois avec simplicité, sincérité et les convictions de chacun, dans une parfaite authenticité.

A l’issue de celui-ci, le Président du club Nouveau Siècle annonça que Marie-Anne Montchamp rejoignait le club Nouveau Siècle en tant que vice-présidente2.

Enfin pour conclure Bernard Reygrobellet indiqua avec détermination que pour les gaullistes du club Nouveau Siècle, rien ne serait possible sans l’adhésion des français et qu’à cet égard la participation est un argument de lutte socio-économique de premier choix. En effet : « ce qui compte pour nous gaullistes c’est l’unité de la Nation. Quoi de mieux pour l’unité des citoyens que de les traiter tous avec équité et avec dignité ! Nous sommes au club Nouveau Siècle attachés à défendre la liberté économique car elle est la seule à pouvoir assurer le progrès de notre société. Mais cette liberté doit être à la fois ordonnée et partagée.

Ordonnée, car toute anarchie est destructrice. Cette liberté il appartient à l’Etat par ses prérogatives de la faire respecter. Les marchés financiers comme les marchés économiques devront se plier à respecter de nouvelles règles.

Et la liberté partagée, c’est pour nous : la participation. Chacun devant pouvoir peser sur les décisions tout en se les attribuant ».

Nouveau Siècle, Paris le 10 décembre 2011

1 www.club-nouveau-siecle.org

Présidé par Bernard Reygrobellet depuis octobre 2006, ce club est le dernier des mouvements issus de la longue lignée des porteurs de la vision sociale du gaullisme. Il a été fondé en 2001 par Philippe Dechartre, ancien ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou qui en est avec Yves Guéna Président d’honneur.

2.  Le club Nouveau Siècle a trois vice-présidents : Marie-Anne Montchamp, Jacques Godfrain et Alain Terrenoire.


LE DEVELOPPEMENT DURABLE,
UNE REPONSE AUX DEFIS ECONOMIQUES, SOCIAUX & ECOLOGIQUES DU XXIème SIECLE

Par Bernard Reygrobellet

Président du Club Nouveau Siècle

Sous forme d’introduction

C’est Robert Poujade, un gaulliste qui fut secrétaire général de l’UDR, qui devint dès 1971 le premier ministre de la Protection de la Nature et de l’Environnement dans le gouvernement Chaban-Delmas. A la tête de ce qu’il a qualifié de « Ministère de l’impossible », Robert Poujade a engagé un combat difficile et courageux sur un programme qui reste toujours d’actualité : « Tenir tête aux pollueurs… Protéger les rivages, les rivières, l’air, le sol, le sous-sol de la cupidité des industriels et des constructeurs…Bâtir des villes qui soient belles et supportables.» Parallèlement au déploiement des politiques environnementales, d’autres préoccupations ont émergé, fondées sur la prise de conscience de l’impossibilité de poursuivre l’indéfiniment l’exploitation des ressources naturelles. Elles ont débouché sur le concept de développement durable, clairement défini dans le rapport Brundtland (1987) : « …un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. ». A partir du Sommet de la Terre à Rio en 1992, la notion de développement durable s’est structurée autour de trois « piliers » : économique, social et environnemental.

Conformément à ses engagements internationaux, la France s’est dotée, comme la plupart des états, d’une stratégie nationale du développement durable (SNDD), la dernière stratégie a été adoptée par le comité interministériel du développement durable le 27 juillet 2010 pour la période 2010-2013 ; elle comporte neuf actions phares. Au sein du ministère en charge du développement durable, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a la lourde mission d’élaborer et suivre la SNDD, de coordonner la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et plus généralement de faire du développement durable un objectif partagé par les acteurs publics et privés. Un Conseil Economique pour le Développement Durable (CEDD) a été créé le 1er décembre 2008 pour fournir au ministère un éclairage économique fondé sur des approches scientifiques.

 

Nos idées

 

Nous partageons la vision exprimée par le CEDD selon laquelle « Il n’y aura pas de développement possible à long terme s’il n’est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable ». Nous refusons par là-même l’option de la décroissance en tant que solution miracle aux problèmes majeurs du XXIème siècle. Rappelons, comme l’indique la Commission Stiglitz/Sfen/Fitoussi, que « le niveau de vie courant est soutenable si les conditions sont réunies pour qu’il puisse être maintenu au moins à l’identique pour l’ensemble des générations à venir ». Croissance et écologie ne sont pas incompatible, à condition toutefois d’opérer des mutations de grande ampleur. Il s’agit pour l’essentiel de réintroduire la perspective du long terme dans les processus socio-économiques qui restent dominés directement ou indirectement par des marchés financiers court-termistes, de remettre l’homme et la nature au cœur de l’économie. Sans rejeter a priori l’application raisonnée du principe de précaution, nous exprimons notre foi dans le progrès scientifique et technique sans lequel les défis auxquels nous sommes confrontés ne pourraient pas être relevés dans les prochaines décennies. Il n’y aura pas de développement durable si nous ne disposons pas de solutions scientifiques et techniques innovantes ; développement durable et progrès scientifique sont de ce point de vue indissociables.

Toute politique de développement durable doit s’appuyer sur l’ensemble des acteurs sociaux en suscitant des actions communes entre les entreprises privées et publiques, les associations, les ONG, les syndicats et les citoyens. Quand l’Etat remplit ses fonctions d’orientation et de coordination des politiques, au travers de la SNDD, quand il contribue au financement de « programmes orphelins», il est dans son rôle ; mais en période de crise économique, l’Etat ne peut plus assumer seul les charges de sa politique par des investissements directs ou par de coûteuses incitations fiscales. Mais, il serait illusoire et dangereux de reporter de nouvelles charges vers les collectivités territoriales ou d’augmenter les charges des industriels ou des agriculteurs, afin de financer le Grenelle de l’Environnement.

 

Les propositions du Club Nouveau Siècle

 

Une des priorités actuelles réside dans le démarrage des moteurs de la croissance verte, génératrice de dizaines de milliers d’emplois, en particulier dans le secteur privé. C’est un secteur où l’Etat doit avoir la possibilité de subventionner directement et indirectement des projets porteur d’avenir et des actions de recherche. Notre économie doit en particulier mieux exploiter la filière du tourisme vert. Ce domaine ne doit être du seul ressort des collectivités territoriales qui jouent évidemment un rôle déterminant mais qui doivent bénéficier du soutien de l’état.

En matière de financement des politiques environnementales, le réalisme en période de rigueur budgétaire consiste à faire participer les entreprises aux actions de maintien et d’amélioration des services écologiques dont dépend leur activité. Il faut souligner que les grandes entreprises ont adhéré aux objectifs du développement durable, que des lois et règlements leur en font obligation, qu’elles sont soumises à une notation extra-financière qui exprime leur degré d’engagement dans ces objectifs. Concernant ce dernier point, des proposition exprimée par le CEDD nous paraissent appropriées pour inciter les grandes entreprises  :  renforcer l’information extra-financière (mieux inciter à la gestion des risques extra-financiers et ses indicateurs via un tableau de bord environnement, social, gouvernance…) favoriser la création d’une agence de notation extra-financière européenne ; favoriser l’audit indépendant des rapports développement durable pour éviter le « green washing ».

La France doit conduire une action internationale visible et reconnue. Par ses initiatives, la France doit construire une image de nation respectueuse de la nature, impliquée dans les grands dossiers du développement durable. Le travail constant du ministère en charge de l’environnement et de la diplomatie française, poursuivi sur près de dix ans en faveur de la création d’un organisme international d’expertise en biodiversité va dans ce sens et mérite d’être salué.

Nous saluons aussi la réforme du Conseil économique et social (CES), devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce changement d’appellation symbolise la prise en compte, par la société civile, des questions environnementales, en lien avec l’économie et le social.

Enfin, le renforcement des moyens du CGDD, pièce centrale du dispositif de l’Etat pour orchestrer ses politiques, doit être envisagé.

Bernard REYGROBELLET



L’IDEE DE PARTICIPATION
DANS LA PHILOSOPHIE POLITIQUE GAULLIENNE

par Bernard Reygrobellet
Président du Club Nouveau Siècle


La question qui hante l’imaginaire politique est, au lendemain de la guerre, la question sociale avec l’affrontement idéologique qui voit s’opposer le communisme et le capitalisme. Le général de Gaulle, qui ne veut ni de la glaciation communiste ni du capitalisme sans règles, imagine la construction de rapports nouveaux entre le capital et le travail, avec, ce qui sera d’abord l’ « association » et qui deviendra la « participation ».

brp.jpgLa « participation » relève bien d’une philosophie politique qui cherche à libérer l’homme de l’exploitation marchande de sa force de travail en l’associant plus largement au partage des fruits de la richesse et en l’incluant dans les processus de décision. L’impact majeur de la participation ne se réduit pas, dans l’esprit du général de Gaulle, à une simple élévation du niveau de vie des travailleurs. Il s’agit bien d’une révolution sociale qui transforme la condition ouvrière.

De Gaulle propose en effet l’association entre le capital et le travail, à la fois à travers la participation des ouvriers, des employés et des cadres aux bénéfices avec l’actionnariat ouvrier et à la marche même des entreprises. Cette idée ne surgit pas, dans l’esprit du général de Gaulle, au lendemain de Mai 68, comme s’il fallait épouser les modes de l’époque.

Chronologiquement, l’idée d’« association » ou « participation » apparaît dès le 25 novembre 1941, dans le Discours d’Oxford. En 1945, sont créés les comités d’entreprise. De 1947 à 1950, toute une série de discours viennent confirmer l’idée selon laquelle la « participation » est l’une des composantes essentielles de la philosophie politique gaullienne. En 1950, c’est le projet de loi Soustelle-Vallon. L’ordonnance du 7 janvier 1959 vise à favoriser l’intéressement des salariés. Le 12 mai 1960, ce sont les décrets Bacon ; le 12 juillet 1965, l’amendement Vallon ; en 1966, le projet de loi, puis l’ordonnance du 17 août 1967. Suivront les lois du 22 juin et du 17 août 1967.

Par commodité, certains parlent du gaullisme social. Le contexte idéologique de l’époque permet d’utiliser l’appellation de « gaullistes de gauche », dont l’un des représentants les plus éminents est Philippe Dechartre, le fondateur du Club Nouveau Siècle, qui regroupe les gaullistes sociaux. Or, le gaullisme se suffit à lui-même, il est social par essence. Mais les observateurs ont toujours besoin de mettre des étiquettes. De Gaulle, qui savait qu’il avait affaire à une droite conservatrice et un patronat peu ouvert sur le social, aimait dire qu’il allait rameuter ses « gaullistes de gauche » pour faire « passer » ses réformes sociales.

Si je parle de philosophie politique à propos du gaullisme, c’est bien parce que la « participation » n’est pas un ajout artificiel, une sorte d’écran de fumée pour empêcher l’émergence des idées de gauche et l’arrivée au pouvoir des communistes, alors qu’il s’agirait simplement de défendre la droite et le capitalisme sans vouloir changer la condition ouvrière. De Gaulle cherche en réalité à résoudre la question de la lutte des classes.

Dans le fameux discours du 1er Mai 1950, au meeting du RPF, à Bagatelle, il dira : « Liés aux machines quant à leur travail, aux patrons quant à leurs salaires [les ouvriers] se sentent moralement réduits et matériellement menacés. Et voilà la lutte des classes ! Elle est partout […]. Elle empoisonne les rapports humains, affole les Etats, brise l’unité des nations, fomente les guerres. » De Gaulle ajoute : « c’est bien la question sociale, toujours posée, jamais résolue […] qui pousse le monde vers un drame nouveau. »

Le gaullisme, que nourrit une vision prospective de l’Histoire et de l’évolution des sociétés, cherche à bâtir une société plus démocratique et moins inégalitaire. En 1966, de Gaulle écrit à Marcel Loichot : « Depuis toujours, je cherche, un peu à tâtons, la façon pratique de déterminer le changement, non point du niveau de vie, mais bien de la condition de l’ouvrier. Dans notre société, ce doit être le commencement de tout, comme l’accès à la propriété le fut dans notre société agricole. » Pour bien comprendre l’esprit du gaullisme, il ne faut jamais dissocier élévation du niveau de vie et révolution sociale. La « participation » recouvre les deux domaines. Le gaullisme, c’est à la fois le progrès démocratique, avec l’élection du président de la République au suffrage universel, le progrès économique avec la modernisation de l’industrie français, le progrès social avec la « participation », qui apparaît de plus en plus comme un enjeu de civilisation.

L’exceptionnalité de de Gaulle est une évidence, ce qui est moins reconnu, c’est son extrême modernité. De façon simple, la modernité constitue le fil rouge de l’action du général de Gaulle : il théorise l’armée moderne, industrialise la France, conçoit la participation, établit l’élection du président de la République au suffrage universel. Aux yeux de Gaulle, il s’agit constamment « de faire éclater tous les centralismes bureaucratiques, syndicaux, patronaux et politiques. » Sa méthode est celle des « petits pas », il demande que l’on avance en tâtonnant, c’est-à-dire en consultant les acteurs sociaux-professionnels et économiques, les élus de terrain.

L’idée de la « participation » existe aux Etats-Unis avec le Stock Purchase Plan (SPP), qui favorise l’actionnariat des salariés, en Grande-Bretagne, pays qui a mis en œuvre un dispositif complet en faveur de l’actionnaire salarié. Elle se développe un peu partout dans le monde, en particulier en Europe du sud avec l’Italie et l’Espagne. On peut dire aujourd’hui, alors que le collectiviste a disparu partout sur la planète, excepté à Cuba et en Corée du Nord, que la « participation », longtemps raillé par la classe politique traditionnelle en France, à droite comme à gauche, est une idée extrêmement moderne. Le triomphe de l’économie marchande et les dérives du capitalisme financier en font un sujet qui mérite de revenir au cœur du débat public. Depuis de Gaulle, je voudrai rendre hommage à tous ceux qui ont continué à porter cette idée, en particulier Philippe Dechartre et Jacques Godfrain.

A l’heure où les sociétés se caractérisent par la montée de l’individualiste et la disparition du lien entre l’économie et la cohésion sociale, la « participation » apparaît comme le vecteur le plus efficace pour réconcilier les Français avec le monde de l’entreprise. Pour de Gaulle, l’économie était un moyen, il appartenait à l’action politique d’utiliser ce moyen dans l’intérêt du peuple. La réponse ne pouvait être ni le communisme totalitaire, ni le capitalisme sauvage. Elle ne pouvait être ni de droite, ni de gauche. Le gaullisme est bien une utopie sociale que le volontarisme politique transforme en action. L’exceptionnalité de de Gaulle est aussi une exceptionnalité sociale, qui nourrit un projet de civilisation.


Bernard Reygrobellet

Le Gaullisme rayonnant

                            

Nous sommes des « gaullistes de gauche », ou des « gaullistes sociaux » ou « gaullistes de progrès » comme on nous appelle parfois. Il est donc naturel que nous nous sentions surtout concernés par la politique intérieure de la France et, tout particulièrement, par la Participation qui, au sein du mouvement gaulliste, souligne notre particularité.

Toutefois, je pense que la politique étrangère de notre pays doit trouver toute sa place dans nos dorin.jpgpréoccupations dans la mesure où elle constituait un élément essentiel de l'action du Général. En dépit de sa richesse et de sa complexité, il ne me semble pas réducteur d'en dégager trois éléments essentiels.

D'abord, bien entendu, la France et sa souveraineté. Au moment où je préparais son voyage historique au Québec, j'entends encore le Général me dire : « quand vous hésitez sur la conduite à suivre, demandez-vous où est l'intérêt de la France ». Il s'agissait là, non d'une doctrine ou d'une idéologie, mais d'un grand pragmatisme, cet intérêt étant susceptible de changer d'une période à l'autre. Stigmatisant ce qu'il appelait la « politique du chien de chasse » qui consiste à aller dans toutes les directions pour revenir à chaque fois au pied, le Général avait ajouté : « avant de prendre une décision, il faut réfléchir longuement, et ce qui doit guider le choix, c'est justement l'intérêt de la France, mais une fois que la décision est prise, il faut s'y tenir fermement quels que soient les attaques, les critiques et les quolibets ». Puis, joignant le geste à la parole, il avait dit : « Il faut ramer, il faut ramer ! ». Ainsi l'intérêt de notre pays me paraît devoir être une grande priorité.

Ensuite, il convient de ne pas oublier que la Francophonie mondiale a été l'une des grandes idées du Général qui a eu le premier le mérite de la lancer sur la scène internationale, donnant ainsi à la France, qui en était naturellement le moteur et le principal élément, un rayonnement à l'échelle du monde. Le mandat officieux qu'il donna à Philippe Ravillon et à moi-même, de prendre contact avec les dirigeants africains ainsi que la coopération avec le Québec constituent les premiers éléments d'une politique qui devait plus tard déboucher sur la conférence périodiquement organisée des chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie mondiale. Il me paraît donc indispensable que les gaullistes de gauche appuient avec force la politique francophone que le Général avait lui-même initiée.

Enfin, la réaffirmation et la mise en œuvre des grands principes de la Révolution française de 1789 me paraissent devoir constituer pour les gaullistes de gauche un devoir fondamental. Au premier rang de ces principes figure évidemment, dans le domaine international, « le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », c'est à dire leur droit à l'indépendance et à la liberté. La liberté! Voilà un grand mot lâché. Il est à cet égard significatif que les trois discours les plus importants du Général en matière de politique étrangère sont sur la même ligne : celle de la liberté. C'est ainsi que le discours de Brazzaville ouvre la perspective de l'indépendance pour nos colonies d'Afrique noire, que celui de Phnom-Penh énonce que l'Asie doit revenir aux Asiatiques sans plus d'interférences américaines ou européennes, alors que le discours de Montréal est un appel à la souveraineté du Québec.

Or aujourd'hui, de nombreux peuples (les 32 millions de Kurdes en particulier) se voient dénier tout droit à l'autodétermination. Je pense profondément que si la France, au lieu de vendre des armes à des pays qui risquent de s'en servir contre leurs voisins ou pour réprimer leurs ressortissants, exploitait à fond le bénéfice moral des idéaux de 1789, elle pourrait en tirer un immense prestige international.

Ainsi, suivre les voies tracées en politique extérieure par le Général de Gaulle, ce n'est nullement s'accrocher à un passé révolu, mais bien au contraire ouvrir des perspectives pour l'avenir immédiat et même lointain. En effet, l'ancien chef de la France Libre nous propose, à nous gaullistes de gauche, des lignes directrices qui sont immuables, mais dont la mise en œuvre dépend des circonstances du moment. Cette alliance de la fermeté absolue dans les principes et de souplesse dans l'exécution, me paraît être la marque essentielle de ce que l'on pourrait appeler « le Gaullisme rayonnant ».


Paris le 25 mai 2010

S.E. Bernard Dorin, Ambassadeur de France
Membre du Conseil de Présidence du Club Nouveau Siècle




Création d’un groupe de travail :
« Union pour la Méditerranée
un projet au service de l’homme ».
Comme nous l’annoncions dans notre édito de janvier, c’est en liaison avec la Mission Union pour la Méditerranée de la présidence de la république que le club Nouveau Siècle anime un groupe de travail intitulé : l’UPM, un projet au service de l’homme. Le constat d’origine et la base de la réflexion en sont les suivantes.
L’UPM recouvre des réalités géographiques, politiques, économiques, culturelles et religieuses complexes. C’est aussi un espace géographique sensible ou d’aucuns redoutent une lourde menace avec, à la clé, un « choc des civilisations ».
Il est donc urgent de construire, dans un monde globalisé qui se cherche, un espace de diversité fondé sur des valeurs universelles. A cet égard le projet politique, qui a pour ambition de rapprocher ces deux mondes qui n’ont cessé de se regarder à travers le miroir de la « MARE NOSTRUM », apparaît comme un espoir.
Encore faut-il que l’UPM ne se construise pas uniquement sur l’économie, comme se fut le cas pour l’Union Européenne. Elle doit se construire aussi sur la culture, en faisant des grands symboles culturels des deux rives de Méditerranée le point d’ancrage d’une civilisation du vivre ensemble.
Nous proposons à cet égard de considérer d’une manière générique plusieurs axes en essayant pour chacun d’eux, à partir d’un constat, d’effectuer des propositions d’application :
  • Le rôle de la culture dans la dynamique de l’UPM : i.e. en ouvrant dans tous les pays des instituts de formation et de connaissance des langues en accordant tout son rôle à la francophonie.
  • L’importance du dialogue euro-méditerranéen, dans une approche mutuellement profitable, en matière économique et d’investissement telle la mutualisation et la sécurisation des épargnes des migrants.
  • La promotion du développement durable ; objectif qui ne pourra être atteint qu’avec la volonté du politique et par l’adhésion de chacun des peuples.
  • Le facteur essentiel que constituent la formation et le perfectionnement avec la définition d’un statut de stagiaire au développement destiné, aux jeunes diplômés des pays du Sud, mais également aux émigrés candidats au retour.
  • L’application des droits de l’homme avec un souhait d’égalité de traitement et, dans le respect des cultures, l’application du principe d’égalité hommes / femmes.
  • En matière de relations sociales à partir d’un état des lieux état, faire émerger des propositions tant bilatérales qu’au niveau multinational visant à promouvoir la coopération et à aider les syndicats à jouer pleinement leur rôle.
Ce groupe bénéficie du concours d’autres partenaires tels la diagonale, des experts, des membres de la société civile et des élus de différentes sensibilités politiques.


Bernard Reygrobellet, Président du Club Nouveau Siècle

Paris le 15 mars 2009

Discours prononcé par Bernard Reygrobellet, Président du Club Nouveau Siècle,
en ouverture du newlogo.pngConseil National du jeudi 4 décembre 2008 consacré à :

« L’Union pour la Méditerranée, un défi pour les deux rives
et le développement durable un axe prioritaire pour
le développement de projet pour l’U.M.
 »






Ce, à partir d’une conférence d’Antoine-Tristan Mocilnikar, ancien élève de l’école polytechnique, ingénieur des Mines, responsable Environnement et Développement Durable de la Mission Union pour la Méditerranée de la présidence de la République. Cette conférence fera l’objet d’un compte-rendu intégrant le débat dans notre prochain journal et sur notre site INTERNETwww.club-nouveau-siecle.org

 

Image1.jpgDe gauche à droite : Bernard Reygrobellet, Antoine-Tristan Mocilnikar et Philippe Dechartre.




La salle du 55 rue la Boétie était pleine avec une centaine de participants parmi lesquels Jacques Godfrain, Olivier Stirn anciens ministres ; et Layashi Yaker ancien ministre algérien et ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU.


 

Qu’est-ce que le Club nouveau Siècle ?

C’est un rassemblement de gaullistes sociaux et gaullistes de gauche, héritier de la pensée gaullienne, mettant en avant la défense des valeurs d’une part, d’intégrité de la France, afin que les français aient confiance en leur destin, d’autre part de dignité de l’Etat, car c’est l’exemplarité qui génère l’adhésion, et enfin de justice, qui permet de garantir la pérennité du pacte social.

Le Club Nouveau Siècle s’inscrit dans la filiation de l’UDT, CRR, l’UG Vème et le MSP. Nous soutenons le Président de la République et notre club est un « mouvement associé » à l’UMP.

Nous fonctionnons en structure légère en nous appuyant sur des réseaux influents, humanistes, sur le monde scientifique et la société civile. Nous avons des compétences sur les aspects sociaux, sociétaux, environnementaux et européens. Nous nous approprions cette devise forte d’action : « Fais ce que dois, advienne que pourra ».

Mais la réalité d’un mouvement de gaullistes de gauche est un peu moins simple qu’il n’y parait. Si c’est à l’unanimité de ses membres que le Conseil National du CNS a soutenu en janvier 2007 la candidature de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, nous sommes un mouvement qui évolue, rassemble et génère des adhésions sur nos valeurs. Ainsi depuis notre création, nous pratiquons une « politique d’ouverture » en comptant parmi nos adhérents et invités des personnalités en général positionnées « plutôt à gauche ».

Il en est ainsi de notre démarche gaullienne de rassemblement. Nous avons vocation à prendre une place active dans l’organisation du pôle « de gauche » voulu par le Président de la république, mais encore faut-il que cela soit entendu.

En effet, nous sommes avec plus de 1500 membres aussi nombreux que « gauche moderne » mais cette dernière bénéficie de la venue du 1er ministre ! Pour voir notre ami Henri Guaino, Conseiller spécial du PR, et que nous félicitons par votre intermédiaire très chaleureusement pour sa très récente nomination à la tête de la mission interministérielle pour l’UPM, il a fallu que je me glisse dans une réunion « des progressistes » à laquelle j’ai reconnu de nombreux amis, qui eux n’ont pas voté pour notre camp en 2007 et qui n’ont pas « dans leurs trippes » de le faire. Tout simplement parce qu’ils sont issus d’un rassemblement d’intérêts, notoirement différents de celui des gaullistes de gauche, ceux-ci étaient venus des fraternités et des combats de la résistance qui avaient su rassembler dans des moments d’épreuves celui qui croyait et celui qui ne croyait pas.

Nous ne souhaitons pas être tentés par la tentation de Saint Antoine. C’est pourquoi au risque de paraphraser le maître de ces lieux Patrick Devedjian, auquel nous sommes gré d’avoir mis cette salle à disposition, je dis que nous sommes pour une majorité et même pour un gouvernement d’ouverture ouvert aux soutiens gaullistes de gauche de Nicolas Sarkozy.

La réflexion actuelle du Club Nouveau Siècle.

Notre constat est que nous sommes dans un monde, dans une société qui nous laisse perplexe. Nous l’avions écrit voici deux ans déjà notre certitude selon laquelle nos enfants vivront moins que nous. Notre société est en régression. Le temps nous joue des mauvais tours. L’idée défendue il y a une année qu’il serait judicieux de laisser nos concitoyens mettre leurs biens immobiliers en garantie d’emprunt fait frémir. L’attaque de l’école de la république ne nous convient pas. Nos enfants ont besoin d’enseignants pour les accompagner et les former à la vie. Ne nous trompons pas de combat s’il y a un mammouth à dégraisser c’est celui de l’administration de l’éducation nationale. La volonté de privatiser la poste au risque évident d’hâter la désertification du territoire ne nous convient pas non plus. Rassurez-vous je n’en rajouterai pas sur le calamiteux avatar de l’affaire Vittorio de Philippis.

En revanche, depuis 6 mois la Présidence française de l’Union Européenne aura sous l’impulsion du Président de la république Nicolas Sarkozy marqué 3 grands coups.

Le 13 juillet, à son initiative et à Paris, lancement de l’Union pour la Méditerranée qui prend la suite du processus de Barcelone lancé en 95, avec le rassemblement de 43 participants, à savoir les 27 de l’UE et tous les pays riverains de la méditerranée à l’exception de la Lybie mais avec la Mauritanie au titre de l’UMA (Union pour le Maghreb Arabe).

En août, pour la première fois l’Europe a fait entendre sa voix dans un conflit qui touche à ses frontières et nul doute que l’action du Président de la République a permis d’éviter qu’une guerre opposant russes et géorgiens n’éclate, en obtenant le 8 septembre a Evian du Président Medvedev le retrait des forces russes de Géorgie.

Enfin sa capacité et son énergie exceptionnelles lui ont permis lors de la plus grande crise financière qu’ait connu le monde, de tenir l’Europe unie, et de faire les bonnes propositions - émergence et importance de la zone euro dans une gouvernance économique de l’UE ; proposition, puis tenue du sommet du G20 à Washington le 14 novembre - même si nous savons que les suites économiques et sociales à cette crise risquent d’être dures et durables.

Ces événements font prendre conscience à l’Europe que rien ne sera comme avant, que vivre au gré des présidences tournantes tous les 6 mois avec à la tête, un pays petit (Slovénie), ou eurosceptique (Tchéquie), ou hors zone euro (Suède) était une vue de l’esprit, et qu’il faudrait tôt ou tard, et de préférence tôt, avoir une présidence forte pour l’Union Européenne.

Bernard Reygrobellet

Président du Club Nouveau Siècle

Le développement durable : enjeu majeur de ce début de siècle


Nous sommes entrés dans une période de transition écologique et énergétique qui doit nous conduire à faire du XXIè siècle le siècle du développement durable. Il en va de l’avenir de la planète.

Le débat n’est pas simplement écologique, il est aussi politique, économique et social. La préservation de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique supposent en effet un volontarisme politique fort capable de prendre en compte les bouleversements économiques engendrés par un profond changement de nos modes de production et de consommation.

Il s’agit bien, au plan mondial, de mettre fin aux errements actuels en matière de consommation énergétique.

Or, alors que les enjeux liés à l’environnement sont devenus essentiels, les pays, les industries et les sociétés avancent moins vite que la conscience écologique qui se développe partout dans le monde. Un seul exemple : nous avons franchi le cap du milliard de voitures à l’échelle de la planète, bientôt nous atteindrons les deux milliards de véhicules.

Quel paradoxe, alors que chacun partage, dans les pays riches, la volonté d’aller vers un développement durable. Les économies émergentes, - Chine, Inde, Brésil, Egypte… -, ne peuvent accepter que l’Occident, trop longtemps égoïste, ne leur donne des leçons, alors que nous restons les principaux pollueurs de la planète.

C’est donc chacun de nos gestes qui prend une importance considérable :
consommation énergétique, tri des déchets, préservation de l’eau… Nos villes ne doivent plus entrer en concurrence avec la nature. C’est sur ce dernier point que je voudrais insister.

En acceptant de rédiger, pour le Conseil économique et social, un Avis sur La Nature dans la Ville (1), j’ai voulu mettre l’accent sur les enjeux du quotidien en matière d’amélioration du cadre de vie. Ce n’est plus le rêve des « cités radieuses » faites de béton qui ont fasciné notre imaginaire dans les années 1970 qui perdure aujourd’hui, mais le souci de ramener la nature dans la ville.

La nature dans la ville, ce n’est pas un simple projet ornemental. Trames vertes, corridors écologiques, jardins publics, espaces fleuris sont, pour l’homme, autant de boucliers protecteurs dans un monde qui continue à s’urbaniser. Les décideurs publics et privés, dans leurs projets d’urbanisation ou d’industrialisation, doivent désormais intégrer la composante « nature », non pas comme un ajout artificiel, mais comme un élément essentiel du puzzle de la vie.

Ecologie, économie et politique relèvent désormais d’une vision globale, fondée sur une philosophie humaniste, afin d’abolir les excès du passé qui ont généré les villes industrielles et les villes-dortoirs.

L’écologie doit donc apparaître comme une manière absolue de préserver l’homme sans sombrer dans l’utopie d’un monde sans économie.

Bernard Reygrobellet

(1) « La Nature dans la Ville, biodiversité et urbanisme », étude présentée par Bernard Reygrobellet au nom de la section du Cadre de Vie, Conseil économique et social.

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