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La Question Sociale
Le développement durable
Magdalena NOWOTNA
Christophe JAMAUT
Louis-Gérard GILLY
Alain MALRAUX
La « Participation », une voie de
redressement pour la France en crise
Par Bernard Reygrobellet
Président du club Nouveau Siècle
Fondé en mai 2001 par Philippe Dechartre, ancien ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou, le Club Nouveau Siècle est un think tank qui vise à organiser une réflexion politique, économique, sociale, culturelle et environnementale à partir des valeurs du gaullisme. Présidé depuis octobre 2006 par Bernard Reygrobellet, le Club Nouveau Siècle a installé au cœur de ses propositions la réactivation de la « Participation » au sens où l’entendait le Général de Gaulle, c’est-à-dire un outil de réconciliation entre le capital et le travail et le vecteur d’une transformation sociale.
La France en crise
La question qui se pose, dans une économie marchande en crise, est double : le partage des richesses et la place des salariés dans l’entreprise. Alors que nous vivons une détérioration des rapports entre l’entreprise et ses salariés, la « participation » permet de reconstruire ces rapports, comme elle induit des relations nouvelles entre tous les acteurs de la société. Dans une France en crise, l’une des voies du redressement de notre pays, redressement économique, social, culturel et moral, est la réactivation de l’idée même de participation.
La crise que connaît la France est multidimensionnelle et elle est autant culturelle que structurelle. Personne ne prend la pleine mesure de la situation réelle de notre pays : désindustrialisation, délitement de notre système éducatif, faillite de l’Etat-providence, échec des politiques d’intégration, onde de choc des flux migratoires, fracture urbaine, désastre écologique, etc. Longtemps préservée, en particulier lors des Trente Glorieuses, la France subit de plein fouet, comme toutes les économies occidentales, depuis septembre 2008, les effets d’une crise mondiale, crise financière, économique et sociale. L’erreur serait de croire que la crise que traverse la France commence en septembre 2008. Cette crise est le résultat d’un fonctionnement de l’Etat inscrit dans les gènes de la classe politique traditionnelle, à gauche comme à droite. Ce fonctionnement, fondé sur l’augmentation sans fin de la dépense publique et de l’endettement, est arrivé à son terme. Est-il possible, pour l’Etat, de continuer à prélever 1 euro d’impôt et dépenser 1,20 euro, alors qu’il devrait, aujourd’hui, pour un euro prélevé, ne dépenser que 80 centimes d’euro et consacrer 20 centimes au désendettement ? Si l’Etat ne peut pas continuer à assumer son rôle d’Etat-providence dans les mêmes conditions qu’autrefois, il convient de réfléchir sur d’autres solutions, afin de permettre une meilleure répartition des richesses. Parmi ces solutions figure la participation, telle qu’elle avait été imaginée par le Général de Gaulle.
La participation, vecteur de la transformation sociale
Le partage des richesses
La période de reconstruction des années 1950 a permis l’épanouissement d’un monde fondé sur les grands compromis entre l’économie et le social. Le pouvoir politique pouvait décider de l’organisation de la société afin de tendre vers la cohésion sociale, en associant le pouvoir syndical à la décision. La réalité était celle d’un capitalisme maîtrisé, raisonné, régulé, qui prenait la forme d’un défi industriel patriotique. La République avait un double visage, celui que dessinaient les frontières protectrices d’un Etat-nation, économiquement prospère, culturellement homogène, et celui de l’action de l’Etat-providence, qui, ignorant le pouvoir de l’économie, comme dans les pays communistes, augmentait sans cesse la dépense publique. Aujourd’hui, le mode de développement de notre société se caractérise par la disparition progressive du pouvoir de régulation des inégalités par un Etat-providence autrefois affranchi des contraintes de l’économie. Nous ne sommes plus dans la logique économique des années 1960, qui ont vu le triomphe du gaullisme politique adossé à un capitalisme patriotique, dont le développement, à l’abri des frontières, permettait de produire en France des biens de consommation achetés par des ouvriers français. Le jeu de rôles du patronat et des syndicats ouvriers permettait le progrès social, avec une inflation qui entraînait mécaniquement l’augmentation des salaires. L’un des postulats de la pensée gaullienne est qu’il ne peut y avoir de justice sociale sans efficacité économique. En 1945, justice sociale et efficacité économique sont étroitement liées dans les choix qui sont ceux du gaullisme social de l’après-guerre. Le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) s’applique d’autant plus naturellement que l’époque ne dissocie jamais la politique, l’économie et la justice sociale. Institué dans l’après-guerre, le financement de notre système de protection sociale provient des cotisations sociales, c’est-à-dire de la taxation du travail. Ce prélèvement sur le travail, qui a permis d’installer le règne de l’Etat-providence, a pu fonctionner dans le cadre d’une économie fermée. Aujourd’hui, la globalisation du travail interdit de raisonner en termes d’économie fermée. La « participation », dans ses mécanismes financiers, permet de repenser le partage des richesses, d’aller vers plus de justice sociale. La « participation », au sens où l’entendait le Général de Gaulle, permet au politique d’agir sur l’économie, sans prétendre abolir le marché ou aller vers une improbable « démondialisation ». Elle est le plus sûr chemin pour aller vers un partage des richesses sans recourir aux vieilles recettes d’un Etat-providence aujourd’hui durablement affaibli. Une première étape suppose une « relecture » de tous les mécanismes financiers de la participation et une réactualisation des dispositifs financiers de l’épargne salariale. Au-delà de l’aspect financier, la « participation » suppose un meilleur partage du pouvoir dans l’entreprise, sans aller jusqu’à la « cogestion ».
Le partage du pouvoir dans l’entreprise
La « participation » est aussi un choix politique, car elle suppose un partage du pouvoir dans l’entreprise, afin d’aller au-delà de la simple logique financière. Pour Jacques Godfrain, « l’enjeu fondamental de [la participation] est de changer en profondeur l’esprit de l’économie, de redonner cet esprit d’entreprendre aux salariés et cet état de sérénité au sein de l’entreprise. La construction du viaduc de Millau a été confiée à une entreprise au sein de laquelle l’actionnariat salarié est très présent. Résultat : aucun accident du travail n’est à déplorer ! L’objectif, via l’actionnariat salarié, d’impliquer plus les salariés dans le développement de l’entreprise n’est pas d’être uniquement un levier économique, il vise une notion d’harmonie au sein de l’entreprise. » Historiquement, l’entreprise a été le lieu clos où se jouait la lutte des classes. Cette époque est révolue. L’activité de l’entreprise suppose de partager les responsabilités, afin de rendre plus efficace le fonctionnement de l’entreprise. L’opposition entre dirigeants et salariés appartient à un monde ancien, même si elle existe encore dans le capitalisme financier avide de profits, qu’il convient de distinguer du capitalisme d’entrepreneur. Pour Jacques Godfrain, « plus de formation, plus d’échanges sont les conditions d’un meilleur dialogue social ». Les actionnaires salariés doivent pouvoir entrer au Conseil d’administration, sans que ne leur soit accordée une place privilégiée. Leur pouvoir est fonction du nombre d’actions détenues. Les salariés actionnaires sont des partenaires importants de l’entreprise. A la fois salarié et actionnaire, ils sont à même de participer aux décisions stratégiques de l’entreprise. On comprend que ce qui se joue, c’est alors une véritable transformation sociale de la société.
La transformation sociale : l’alliance du capital et du travail
Le Général de Gaulle avait coutume de dire : « En France, il n’y a qu’un seul révolutionnaire, c’est moi ! », ce qui était une manière de répondre aux prétentions des communistes qui s’affirmait comme les seuls défenseurs de la classe ouvrière. La « participation », dans sa philosophie, dépasse les simples enjeux financiers. Historiquement, les premières expériences d’actionnariat salarié apparaissent dans la deuxième moitié du XIXème siècle avec Saint-Simon ou Fourier. Le « Bon Marché » va devenir, en 1880, une commandite simple avec ses collaborateurs et ses principaux employés. Cette évolution historique est théorisé par de Gaulle, afin de transformer la condition du salarié en celle d’associé. La ligne d’horizon du gaullisme est alors une véritable transformation de la condition des ouvriers. Cette révolution sociale a toujours été retardée par le patronat et par les syndicats eux-mêmes. Le XXIème siècle montrera sûrement que le statut de salarié n’est pas l’alpha et l’oméga de la condition humaine. Ce n’est pas non plus le cheminement vers un capitalisme plus équitable. La « participation » a ouvert la voie à la création du statut de « salarié-associé ». C’est cette voie que nous devons continuer à explorer, afin de permettre à la France de maintenir son rang dans l’économie mondiale.
***
L’âge d’or de l’Occident semble s’achever avec la crise des anciens pays industrialisés. Les économies occidentales, que l’on croyait solides, à l’image de l’économie américaine, ne créent plus d’emplois, s’effondrent. L’Occident ne détient plus le monopole du progrès scientifique et technologique. Les pays émergents, on devrait dire « émergés » pour les « BRICA » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), se réunissent pour venir au secours de l’Europe. En réalité, il s’agit pour la Chine, l’Inde ou le Brésil de prêter de l’argent à l’Occident, afin que les pays aidés achètent leurs produits. Cette aide, qui correspond à une forme de « baiser de la mort », produira plus de délocalisations et plus de chômage en Europe.
C’est dans son propre fonctionnement que l’Occident doit trouver des solutions à la crise. Un discours de vérité et une action résolue s’imposent pour que l’Europe ne devienne pas un champ de ruines et que disparaissent toutes les protections sociales d’ici 10 à 15 ans. Il n’est pas question d’une simple sortie de crise. Parler de sortie de crise est une facilité de politique politicienne, car nous sommes entrés dans l’ère des crises successives, avec la nécessité, pour un pays comme la France, de s’adapter sans cesse aux défis de la mondialisation sans recourir aux vieilles solutions d’un Etat-providence à bout de souffle.
La « participation » vient se substituer, par ses implications financières pour le salarié, aux vieilles recettes de l’Etat-providence. Mais c’est aussi un véritable projet de société et un projet de civilisation.
Comment concilier rigueur et cohésion sociale ?
C’est dans le cadre chaleureux du restaurant Casa Rina situé rue du faubourg Montmartre à Paris, que mercredi 7 décembre 2011, le Club Nouveau Siècle1 présidé par Bernard Reygrobellet organisait un dîner-débat sur ce thème on ne peut plus d’actualité.
D’emblée celui-ci indiqua que la caractéristique de ce club, qui fait partie du Conseil des clubs et Think-tanks de l’U.M.P., est de débattre sans a priori avant de se faire sa propre idée.
Les deux intervenants étaient : Madame la Ministre Marie-Anne Montchamp, Secrétaire d’Etat auprès de Roselyne Bachelot, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale du Gouvernement de François Fillon ; et, Monsieur Jean Peyrelevade, économiste de renom, Président de Leonardo & Co, ancien président de Suez et du crédit lyonnais, classé politiquement à gauche.
Dans l’assistance on comptait : Monsieur le Préfet Thierry Coudert, président de la Diagonale ; S.E. Bernard Dorin, Ambassadeur de France ; le général de division François Maurin, ancien Chef d’Etat-major des Armées ; le président Jean-Claude Pasty ; Mona Sow-Houphouët ; Alain Terrenoire, Président de l’Union Paneuropéenne ; Layashi Yaker, ancien ministre de la République algérienne, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU ; Didier Doucet écrivain, auteur de « 3 points c’est tout » ; ainsi que de nombreuses autres personnalités.
Tout d’abord Jean Peyrelevade, tout en exposant les thèses développées dans son dernier ouvrage « La France état critique » a donné sa vision économique de la France d’aujourd’hui. Cette présentation sans concession mais lucide a mis l’accent sur l’impérative nécessité de remettre l’appareil industriel du pays en ordre de marche et de prendre des décisions d’alignement de la gestion des finances françaises [i.e. en matière de charges sociales et de retraites] sur les pratiques de l’Europe du Nord.
Jean Peyrelevade nous a annoncé qu’après avoir écouté le discours de François Bayrou, il avait décidé de le rejoindre. Le président Bernard Reygrobellet qui recevait Jean Peyrelevade pour la deuxième fois après une conférence sur « Où va le capitalisme ? » en mars 2006, ne manqua pas alors de lui faire remarquer qu’il serait toujours le bienvenu à Nouveau Siècle !
Puis Marie-Anne Montchamp, a exposé à l’assistance sa vision des enjeux quant à la nécessité de préserver la cohésion sociale dans le climat tumultueux de la crise de l’euro.
Marie-Anne Montchamp a conclu son propos en appelant au rassemblement : « Il est important de renoncer à des escarmouches politiciennes, mais de se rassembler à la manière des gaullistes dans la cohésion nationale, avec la France au cœur pour chacun, en sachant que c’est moins la préférence française pour des produits français qui compte, mais l’idée de comprendre que chacun de nous dans ces décisions, y compris les plus petites et les plus marginales doit pouvoir et devoir avoir la France au cœur afin que ses décisions convergent avec les politiques que nous leurs proposons ».
Le débat s’est poursuivi à la fois avec simplicité, sincérité et les convictions de chacun, dans une parfaite authenticité.
A l’issue de celui-ci, le Président du club Nouveau Siècle annonça que Marie-Anne Montchamp rejoignait le club Nouveau Siècle en tant que vice-présidente2.
Enfin pour conclure Bernard Reygrobellet indiqua avec détermination que pour les gaullistes du club Nouveau Siècle, rien ne serait possible sans l’adhésion des français et qu’à cet égard la participation est un argument de lutte socio-économique de premier choix. En effet : « ce qui compte pour nous gaullistes c’est l’unité de la Nation. Quoi de mieux pour l’unité des citoyens que de les traiter tous avec équité et avec dignité ! Nous sommes au club Nouveau Siècle attachés à défendre la liberté économique car elle est la seule à pouvoir assurer le progrès de notre société. Mais cette liberté doit être à la fois ordonnée et partagée.
Ordonnée, car toute anarchie est destructrice. Cette liberté il appartient à l’Etat par ses prérogatives de la faire respecter. Les marchés financiers comme les marchés économiques devront se plier à respecter de nouvelles règles.
Et la liberté partagée, c’est pour nous : la participation. Chacun devant pouvoir peser sur les décisions tout en se les attribuant ».
Nouveau Siècle, Paris le 10 décembre 2011
Présidé par Bernard Reygrobellet depuis octobre 2006, ce club est le dernier des mouvements issus de la longue lignée des porteurs de la vision sociale du gaullisme. Il a été fondé en 2001 par Philippe Dechartre, ancien ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou qui en est avec Yves Guéna Président d’honneur.
2. Le club Nouveau Siècle a trois vice-présidents : Marie-Anne Montchamp, Jacques Godfrain et Alain Terrenoire.
LE DEVELOPPEMENT DURABLE,
UNE REPONSE AUX DEFIS ECONOMIQUES, SOCIAUX & ECOLOGIQUES DU XXIème SIECLE
Par Bernard Reygrobellet
Président du Club Nouveau Siècle
Sous forme d’introduction
C’est Robert Poujade, un gaulliste qui fut secrétaire général de l’UDR, qui devint dès 1971 le premier ministre de la Protection de la Nature et de l’Environnement dans le gouvernement Chaban-Delmas. A la tête de ce qu’il a qualifié de « Ministère de l’impossible », Robert Poujade a engagé un combat difficile et courageux sur un programme qui reste toujours d’actualité : « Tenir tête aux pollueurs Protéger les rivages, les rivières, l’air, le sol, le sous-sol de la cupidité des industriels et des constructeurs Bâtir des villes qui soient belles et supportables.» Parallèlement au déploiement des politiques environnementales, d’autres préoccupations ont émergé, fondées sur la prise de conscience de l’impossibilité de poursuivre l’indéfiniment l’exploitation des ressources naturelles. Elles ont débouché sur le concept de développement durable, clairement défini dans le rapport Brundtland (1987) : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. ». A partir du Sommet de la Terre à Rio en 1992, la notion de développement durable s’est structurée autour de trois « piliers » : économique, social et environnemental.
Conformément à ses engagements internationaux, la France s’est dotée, comme la plupart des états, d’une stratégie nationale du développement durable (SNDD), la dernière stratégie a été adoptée par le comité interministériel du développement durable le 27 juillet 2010 pour la période 2010-2013 ; elle comporte neuf actions phares. Au sein du ministère en charge du développement durable, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a la lourde mission d’élaborer et suivre la SNDD, de coordonner la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et plus généralement de faire du développement durable un objectif partagé par les acteurs publics et privés. Un Conseil Economique pour le Développement Durable (CEDD) a été créé le 1er décembre 2008 pour fournir au ministère un éclairage économique fondé sur des approches scientifiques.
Nous partageons la vision exprimée par le CEDD selon laquelle « Il n’y aura pas de développement possible à long terme s’il n’est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable ». Nous refusons par là-même l’option de la décroissance en tant que solution miracle aux problèmes majeurs du XXIème siècle. Rappelons, comme l’indique la Commission Stiglitz/Sfen/Fitoussi, que « le niveau de vie courant est soutenable si les conditions sont réunies pour qu’il puisse être maintenu au moins à l’identique pour l’ensemble des générations à venir ». Croissance et écologie ne sont pas incompatible, à condition toutefois d’opérer des mutations de grande ampleur. Il s’agit pour l’essentiel de réintroduire la perspective du long terme dans les processus socio-économiques qui restent dominés directement ou indirectement par des marchés financiers court-termistes, de remettre l’homme et la nature au cœur de l’économie. Sans rejeter a priori l’application raisonnée du principe de précaution, nous exprimons notre foi dans le progrès scientifique et technique sans lequel les défis auxquels nous sommes confrontés ne pourraient pas être relevés dans les prochaines décennies. Il n’y aura pas de développement durable si nous ne disposons pas de solutions scientifiques et techniques innovantes ; développement durable et progrès scientifique sont de ce point de vue indissociables.
Toute politique de développement durable doit s’appuyer sur l’ensemble des acteurs sociaux en suscitant des actions communes entre les entreprises privées et publiques, les associations, les ONG, les syndicats et les citoyens. Quand l’Etat remplit ses fonctions d’orientation et de coordination des politiques, au travers de la SNDD, quand il contribue au financement de « programmes orphelins», il est dans son rôle ; mais en période de crise économique, l’Etat ne peut plus assumer seul les charges de sa politique par des investissements directs ou par de coûteuses incitations fiscales. Mais, il serait illusoire et dangereux de reporter de nouvelles charges vers les collectivités territoriales ou d’augmenter les charges des industriels ou des agriculteurs, afin de financer le Grenelle de l’Environnement.
Les propositions du Club Nouveau Siècle
Une des priorités actuelles réside dans le démarrage des moteurs de la croissance verte, génératrice de dizaines de milliers d’emplois, en particulier dans le secteur privé. C’est un secteur où l’Etat doit avoir la possibilité de subventionner directement et indirectement des projets porteur d’avenir et des actions de recherche. Notre économie doit en particulier mieux exploiter la filière du tourisme vert. Ce domaine ne doit être du seul ressort des collectivités territoriales qui jouent évidemment un rôle déterminant mais qui doivent bénéficier du soutien de l’état.
En matière de financement des politiques environnementales, le réalisme en période de rigueur budgétaire consiste à faire participer les entreprises aux actions de maintien et d’amélioration des services écologiques dont dépend leur activité. Il faut souligner que les grandes entreprises ont adhéré aux objectifs du développement durable, que des lois et règlements leur en font obligation, qu’elles sont soumises à une notation extra-financière qui exprime leur degré d’engagement dans ces objectifs. Concernant ce dernier point, des proposition exprimée par le CEDD nous paraissent appropriées pour inciter les grandes entreprises : renforcer l’information extra-financière (mieux inciter à la gestion des risques extra-financiers et ses indicateurs via un tableau de bord environnement, social, gouvernance ) favoriser la création d’une agence de notation extra-financière européenne ; favoriser l’audit indépendant des rapports développement durable pour éviter le « green washing ».
La France doit conduire une action internationale visible et reconnue. Par ses initiatives, la France doit construire une image de nation respectueuse de la nature, impliquée dans les grands dossiers du développement durable. Le travail constant du ministère en charge de l’environnement et de la diplomatie française, poursuivi sur près de dix ans en faveur de la création d’un organisme international d’expertise en biodiversité va dans ce sens et mérite d’être salué.
Nous saluons aussi la réforme du Conseil économique et social (CES), devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce changement d’appellation symbolise la prise en compte, par la société civile, des questions environnementales, en lien avec l’économie et le social.
Enfin, le renforcement des moyens du CGDD, pièce centrale du dispositif de l’Etat pour orchestrer ses politiques, doit être envisagé.
Bernard REYGROBELLET
Le Gaullisme rayonnant
Nous sommes des « gaullistes de gauche », ou des « gaullistes sociaux » ou « gaullistes de progrès » comme on nous appelle parfois. Il est donc naturel que nous nous sentions surtout concernés par la politique intérieure de la France et, tout particulièrement, par la Participation qui, au sein du mouvement gaulliste, souligne notre particularité.
« L’Union pour la Méditerranée, un défi pour les deux rives
et le développement durable un axe prioritaire pour
le développement de projet pour l’U.M. »
Ce, à partir d’une conférence d’Antoine-Tristan Mocilnikar, ancien élève de l’école polytechnique, ingénieur des Mines, responsable Environnement et Développement Durable de la Mission Union pour la Méditerranée de la présidence de la République. Cette conférence fera l’objet d’un compte-rendu intégrant le débat dans notre prochain journal et sur notre site INTERNETwww.club-nouveau-siecle.org
De gauche à droite : Bernard Reygrobellet, Antoine-Tristan Mocilnikar et Philippe Dechartre.
La salle du 55 rue la Boétie était pleine avec une centaine de participants parmi lesquels Jacques Godfrain, Olivier Stirn anciens ministres ; et Layashi Yaker ancien ministre algérien et ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU.
C’est un rassemblement de gaullistes sociaux et gaullistes de gauche, héritier de la pensée gaullienne, mettant en avant la défense des valeurs d’une part, d’intégrité de la France, afin que les français aient confiance en leur destin, d’autre part de dignité de l’Etat, car c’est l’exemplarité qui génère l’adhésion, et enfin de justice, qui permet de garantir la pérennité du pacte social.
Le Club Nouveau Siècle s’inscrit dans la filiation de l’UDT, CRR, l’UG Vème et le MSP. Nous soutenons le Président de la République et notre club est un « mouvement associé » à l’UMP.
Nous fonctionnons en structure légère en nous appuyant sur des réseaux influents, humanistes, sur le monde scientifique et la société civile. Nous avons des compétences sur les aspects sociaux, sociétaux, environnementaux et européens. Nous nous approprions cette devise forte d’action : « Fais ce que dois, advienne que pourra ».
Mais la réalité d’un mouvement de gaullistes de gauche est un peu moins simple qu’il n’y parait. Si c’est à l’unanimité de ses membres que le Conseil National du CNS a soutenu en janvier 2007 la candidature de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, nous sommes un mouvement qui évolue, rassemble et génère des adhésions sur nos valeurs. Ainsi depuis notre création, nous pratiquons une « politique d’ouverture » en comptant parmi nos adhérents et invités des personnalités en général positionnées « plutôt à gauche ».
Il en est ainsi de notre démarche gaullienne de rassemblement. Nous avons vocation à prendre une place active dans l’organisation du pôle « de gauche » voulu par le Président de la république, mais encore faut-il que cela soit entendu.
En effet, nous sommes avec plus de 1500 membres aussi nombreux que « gauche moderne » mais cette dernière bénéficie de la venue du 1er ministre ! Pour voir notre ami Henri Guaino, Conseiller spécial du PR, et que nous félicitons par votre intermédiaire très chaleureusement pour sa très récente nomination à la tête de la mission interministérielle pour l’UPM, il a fallu que je me glisse dans une réunion « des progressistes » à laquelle j’ai reconnu de nombreux amis, qui eux n’ont pas voté pour notre camp en 2007 et qui n’ont pas « dans leurs trippes » de le faire. Tout simplement parce qu’ils sont issus d’un rassemblement d’intérêts, notoirement différents de celui des gaullistes de gauche, ceux-ci étaient venus des fraternités et des combats de la résistance qui avaient su rassembler dans des moments d’épreuves celui qui croyait et celui qui ne croyait pas.
Nous ne souhaitons pas être tentés par la tentation de Saint Antoine. C’est pourquoi au risque de paraphraser le maître de ces lieux Patrick Devedjian, auquel nous sommes gré d’avoir mis cette salle à disposition, je dis que nous sommes pour une majorité et même pour un gouvernement d’ouverture ouvert aux soutiens gaullistes de gauche de Nicolas Sarkozy.
Notre constat est que nous sommes dans un monde, dans une société qui nous laisse perplexe. Nous l’avions écrit voici deux ans déjà notre certitude selon laquelle nos enfants vivront moins que nous. Notre société est en régression. Le temps nous joue des mauvais tours. L’idée défendue il y a une année qu’il serait judicieux de laisser nos concitoyens mettre leurs biens immobiliers en garantie d’emprunt fait frémir. L’attaque de l’école de la république ne nous convient pas. Nos enfants ont besoin d’enseignants pour les accompagner et les former à la vie. Ne nous trompons pas de combat s’il y a un mammouth à dégraisser c’est celui de l’administration de l’éducation nationale. La volonté de privatiser la poste au risque évident d’hâter la désertification du territoire ne nous convient pas non plus. Rassurez-vous je n’en rajouterai pas sur le calamiteux avatar de l’affaire Vittorio de Philippis.
En revanche, depuis 6 mois la Présidence française de l’Union Européenne aura sous l’impulsion du Président de la république Nicolas Sarkozy marqué 3 grands coups.
Le 13 juillet, à son initiative et à Paris, lancement de l’Union pour la Méditerranée qui prend la suite du processus de Barcelone lancé en 95, avec le rassemblement de 43 participants, à savoir les 27 de l’UE et tous les pays riverains de la méditerranée à l’exception de la Lybie mais avec la Mauritanie au titre de l’UMA (Union pour le Maghreb Arabe).
En août, pour la première fois l’Europe a fait entendre sa voix dans un conflit qui touche à ses frontières et nul doute que l’action du Président de la République a permis d’éviter qu’une guerre opposant russes et géorgiens n’éclate, en obtenant le 8 septembre a Evian du Président Medvedev le retrait des forces russes de Géorgie.
Enfin sa capacité et son énergie exceptionnelles lui ont permis lors de la plus grande crise financière qu’ait connu le monde, de tenir l’Europe unie, et de faire les bonnes propositions - émergence et importance de la zone euro dans une gouvernance économique de l’UE ; proposition, puis tenue du sommet du G20 à Washington le 14 novembre - même si nous savons que les suites économiques et sociales à cette crise risquent d’être dures et durables.
Ces événements font prendre conscience à l’Europe que rien ne sera comme avant, que vivre au gré des présidences tournantes tous les 6 mois avec à la tête, un pays petit (Slovénie), ou eurosceptique (Tchéquie), ou hors zone euro (Suède) était une vue de l’esprit, et qu’il faudrait tôt ou tard, et de préférence tôt, avoir une présidence forte pour l’Union Européenne.
Bernard Reygrobellet
Club Nouveau Siècle
CONSEIL NATIONAL
Jeudi 14 décembre 2023 - Salle des Comissions
de la Mairie du 16ème
(71 avenue Henri Martin - 75016 Paris)
MICHEL KHALANSKI
Président de la Commission "Développement Durable"
du Club Nouveau Siècle
"Le changement climatique
un désastre ou une opportunité ?"
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