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Cherchez l'erreur ...
François Hollande est donc le nouveau Président
De notre République et ses nouveaux ministres
Vont devoir, sans tarder, prévenir tout sinistre
Connu ou à venir... En auront-ils le temps ?
Elle est bien loin l'époque où, chacun jouant son rôle,
L'aura du général nimbait de son prestige
L'image de la France et ceux qui la dirigent...
Hélas, n'est pas qui veut le général de Gaulle.
Dans les jours à venir on jugera sur pièces
Les effets latéraux de leur inexpérience
Qui est le seul produit qu'on trouve en abondance
Dans ce gouvernement dont l'aube est la promesse.
Car au premier faux pas, à la première bourde,
C'est toute l'assemblée qui va nous revenir.
Gageons que quinze jours devraient pouvoir suffire
Pour mettre en évidence une ou deux fautes lourdes.
Qui donc, de Montebourg ou de Moscovici,
Mordant à pleines dents le pouvoir attendu,
Commettra le premier la fatale bévue,
Confondant la lanterne avec une vessie.
Car nos erreurs, à nous, se commettaient sans faute :
La gestion était bonne et, sans les circonstances
D'une crise effroyable affaiblissant la France,
Notre côte aurait pu demeurer assez haute.
Du reste, avoir gardé ces quarante-huit pour cent,
Relevait, on l'a dit, d'une vraie performance,
Mais le Facteur fatal, à très courte distance,
Va sonner de nouveau pour ce gouvernement.
Il faut donc préparer avec circonspection
Un thème cohérent pour les législatives
Car si l'on est aidé par leurs options fautives,
Nous allons retrouver la cohabitation.
Bernard Reygrobellet
Paris le 22 mai 2012
Charles de Gaulle : « Puisque tout recommence toujours, ce qu’ai fait sera tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle après que j’aurai disparu ».
La transformation sociale à l’ère de la mondialisation
La succession des crises qui frappe notre pays a provoqué la résurgence de la question sociale, une question largement évacuée lors des élections de 2002, la posture sécuritaire occupant alors la totalité des discours politiques et de l’espace médiatique.
Le slogan du « travailler plus pour gagner plus » avait suffi en 2007 pour porter l’idée d’une véritable transformation sociale. Aujourd’hui, la droite républicaine est obligée d’adapter son discours de transformation sociale à la réalité de la mondialisation, face aux prétentions de transformation radicale incarnées par l’extrême droite et par l’extrême gauche, mais aussi face à l’immobilisme proposé par les socialistes.
L’idée d’une nécessaire transformation sociale est donc majoritaire en France. La sensibilité politique de « Nouveau Siècle » l’incarne et c’est le sens que l’on peut donner à ma nomination en tant que Secrétaire national en charge des questions relatives à la transformation sociale, membre du Bureau politique de l’U.M.P.
Dans notre camp, les lignes de démarcation entre les différentes familles politiques, ne sont pas infranchissables, dès l’instant qu’elles possèdent, avec Nicolas Sarkozy, le candidat le plus efficace.
Le club Nouveau Siècle le soutient, avec raison, en espérant qu’il s’approprie le projet participatif, car nous avons la conviction qu’il est le seul des candidats à posséder l’énergie nécessaire pour le proposer aux français.
Notre rôle est d’ouvrir la voie à des changements profonds en tenant un discours de vérité, en mettant en œuvre une volonté politique au service des intérêts populaires.
Ainsi il nous appartient, à nous les gaullistes sociaux, de nous emparer des grands débats des prochaines années en tenant compte de trois phénomènes principaux qui conduisent à l’affaiblissement de la France : l’onde de choc de la mondialisation, l’accroissement des inégalités et la montée des communautarismes. Sans omettre d’adjoindre, à cette idée de transformation sociale, une transformation écologique qui ne vienne contredire l’idée de croissance.
C’était ce que le Général de Gaulle, soucieux de l’intérêt de la France et de l’unité nationale, avait su faire à son époque, en particulier à travers l’idée de « participation » par lequel l’Homme retrouvait toute sa place dans la Société.
C’est ainsi qu’attachés à défendre la liberté économique, car elle est la seule susceptible d’assurer le progrès de notre société. Mais nous considérons aussi qu’il convient de faire partager aux français une vision sociale à la fois ordonnée et partagée, comme l’était le « concept de participation ».
Bien fidèlement à vous.
Bernard Reygrobellet, Président du Club Nouveau Siècle.
Paris le 19 mars 2012
La « Participation », une voie de
redressement pour la France en crise
Par Bernard Reygrobellet
Président du club Nouveau Siècle
Fondé en mai 2001 par Philippe Dechartre, ancien ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou, le Club Nouveau Siècle est un think tank qui vise à organiser une réflexion politique, économique, sociale, culturelle et environnementale à partir des valeurs du gaullisme. Présidé depuis octobre 2006 par Bernard Reygrobellet, le Club Nouveau Siècle a installé au cœur de ses propositions la réactivation de la « Participation » au sens où l’entendait le Général de Gaulle, c’est-à-dire un outil de réconciliation entre le capital et le travail et le vecteur d’une transformation sociale.
La France en crise
La question qui se pose, dans une économie marchande en crise, est double : le partage des richesses et la place des salariés dans l’entreprise. Alors que nous vivons une détérioration des rapports entre l’entreprise et ses salariés, la « participation » permet de reconstruire ces rapports, comme elle induit des relations nouvelles entre tous les acteurs de la société. Dans une France en crise, l’une des voies du redressement de notre pays, redressement économique, social, culturel et moral, est la réactivation de l’idée même de participation.
La crise que connaît la France est multidimensionnelle et elle est autant culturelle que structurelle. Personne ne prend la pleine mesure de la situation réelle de notre pays : désindustrialisation, délitement de notre système éducatif, faillite de l’Etat-providence, échec des politiques d’intégration, onde de choc des flux migratoires, fracture urbaine, désastre écologique, etc. Longtemps préservée, en particulier lors des Trente Glorieuses, la France subit de plein fouet, comme toutes les économies occidentales, depuis septembre 2008, les effets d’une crise mondiale, crise financière, économique et sociale. L’erreur serait de croire que la crise que traverse la France commence en septembre 2008. Cette crise est le résultat d’un fonctionnement de l’Etat inscrit dans les gènes de la classe politique traditionnelle, à gauche comme à droite. Ce fonctionnement, fondé sur l’augmentation sans fin de la dépense publique et de l’endettement, est arrivé à son terme. Est-il possible, pour l’Etat, de continuer à prélever 1 euro d’impôt et dépenser 1,20 euro, alors qu’il devrait, aujourd’hui, pour un euro prélevé, ne dépenser que 80 centimes d’euro et consacrer 20 centimes au désendettement ? Si l’Etat ne peut pas continuer à assumer son rôle d’Etat-providence dans les mêmes conditions qu’autrefois, il convient de réfléchir sur d’autres solutions, afin de permettre une meilleure répartition des richesses. Parmi ces solutions figure la participation, telle qu’elle avait été imaginée par le Général de Gaulle.
La participation, vecteur de la transformation sociale
Le partage des richesses
La période de reconstruction des années 1950 a permis l’épanouissement d’un monde fondé sur les grands compromis entre l’économie et le social. Le pouvoir politique pouvait décider de l’organisation de la société afin de tendre vers la cohésion sociale, en associant le pouvoir syndical à la décision. La réalité était celle d’un capitalisme maîtrisé, raisonné, régulé, qui prenait la forme d’un défi industriel patriotique. La République avait un double visage, celui que dessinaient les frontières protectrices d’un Etat-nation, économiquement prospère, culturellement homogène, et celui de l’action de l’Etat-providence, qui, ignorant le pouvoir de l’économie, comme dans les pays communistes, augmentait sans cesse la dépense publique. Aujourd’hui, le mode de développement de notre société se caractérise par la disparition progressive du pouvoir de régulation des inégalités par un Etat-providence autrefois affranchi des contraintes de l’économie. Nous ne sommes plus dans la logique économique des années 1960, qui ont vu le triomphe du gaullisme politique adossé à un capitalisme patriotique, dont le développement, à l’abri des frontières, permettait de produire en France des biens de consommation achetés par des ouvriers français. Le jeu de rôles du patronat et des syndicats ouvriers permettait le progrès social, avec une inflation qui entraînait mécaniquement l’augmentation des salaires. L’un des postulats de la pensée gaullienne est qu’il ne peut y avoir de justice sociale sans efficacité économique. En 1945, justice sociale et efficacité économique sont étroitement liées dans les choix qui sont ceux du gaullisme social de l’après-guerre. Le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) s’applique d’autant plus naturellement que l’époque ne dissocie jamais la politique, l’économie et la justice sociale. Institué dans l’après-guerre, le financement de notre système de protection sociale provient des cotisations sociales, c’est-à-dire de la taxation du travail. Ce prélèvement sur le travail, qui a permis d’installer le règne de l’Etat-providence, a pu fonctionner dans le cadre d’une économie fermée. Aujourd’hui, la globalisation du travail interdit de raisonner en termes d’économie fermée. La « participation », dans ses mécanismes financiers, permet de repenser le partage des richesses, d’aller vers plus de justice sociale. La « participation », au sens où l’entendait le Général de Gaulle, permet au politique d’agir sur l’économie, sans prétendre abolir le marché ou aller vers une improbable « démondialisation ». Elle est le plus sûr chemin pour aller vers un partage des richesses sans recourir aux vieilles recettes d’un Etat-providence aujourd’hui durablement affaibli. Une première étape suppose une « relecture » de tous les mécanismes financiers de la participation et une réactualisation des dispositifs financiers de l’épargne salariale. Au-delà de l’aspect financier, la « participation » suppose un meilleur partage du pouvoir dans l’entreprise, sans aller jusqu’à la « cogestion ».
Le partage du pouvoir dans l’entreprise
La « participation » est aussi un choix politique, car elle suppose un partage du pouvoir dans l’entreprise, afin d’aller au-delà de la simple logique financière. Pour Jacques Godfrain, « l’enjeu fondamental de [la participation] est de changer en profondeur l’esprit de l’économie, de redonner cet esprit d’entreprendre aux salariés et cet état de sérénité au sein de l’entreprise. La construction du viaduc de Millau a été confiée à une entreprise au sein de laquelle l’actionnariat salarié est très présent. Résultat : aucun accident du travail n’est à déplorer ! L’objectif, via l’actionnariat salarié, d’impliquer plus les salariés dans le développement de l’entreprise n’est pas d’être uniquement un levier économique, il vise une notion d’harmonie au sein de l’entreprise. » Historiquement, l’entreprise a été le lieu clos où se jouait la lutte des classes. Cette époque est révolue. L’activité de l’entreprise suppose de partager les responsabilités, afin de rendre plus efficace le fonctionnement de l’entreprise. L’opposition entre dirigeants et salariés appartient à un monde ancien, même si elle existe encore dans le capitalisme financier avide de profits, qu’il convient de distinguer du capitalisme d’entrepreneur. Pour Jacques Godfrain, « plus de formation, plus d’échanges sont les conditions d’un meilleur dialogue social ». Les actionnaires salariés doivent pouvoir entrer au Conseil d’administration, sans que ne leur soit accordée une place privilégiée. Leur pouvoir est fonction du nombre d’actions détenues. Les salariés actionnaires sont des partenaires importants de l’entreprise. A la fois salarié et actionnaire, ils sont à même de participer aux décisions stratégiques de l’entreprise. On comprend que ce qui se joue, c’est alors une véritable transformation sociale de la société.
La transformation sociale : l’alliance du capital et du travail
Le Général de Gaulle avait coutume de dire : « En France, il n’y a qu’un seul révolutionnaire, c’est moi ! », ce qui était une manière de répondre aux prétentions des communistes qui s’affirmait comme les seuls défenseurs de la classe ouvrière. La « participation », dans sa philosophie, dépasse les simples enjeux financiers. Historiquement, les premières expériences d’actionnariat salarié apparaissent dans la deuxième moitié du XIXème siècle avec Saint-Simon ou Fourier. Le « Bon Marché » va devenir, en 1880, une commandite simple avec ses collaborateurs et ses principaux employés. Cette évolution historique est théorisé par de Gaulle, afin de transformer la condition du salarié en celle d’associé. La ligne d’horizon du gaullisme est alors une véritable transformation de la condition des ouvriers. Cette révolution sociale a toujours été retardée par le patronat et par les syndicats eux-mêmes. Le XXIème siècle montrera sûrement que le statut de salarié n’est pas l’alpha et l’oméga de la condition humaine. Ce n’est pas non plus le cheminement vers un capitalisme plus équitable. La « participation » a ouvert la voie à la création du statut de « salarié-associé ». C’est cette voie que nous devons continuer à explorer, afin de permettre à la France de maintenir son rang dans l’économie mondiale.
***
L’âge d’or de l’Occident semble s’achever avec la crise des anciens pays industrialisés. Les économies occidentales, que l’on croyait solides, à l’image de l’économie américaine, ne créent plus d’emplois, s’effondrent. L’Occident ne détient plus le monopole du progrès scientifique et technologique. Les pays émergents, on devrait dire « émergés » pour les « BRICA » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), se réunissent pour venir au secours de l’Europe. En réalité, il s’agit pour la Chine, l’Inde ou le Brésil de prêter de l’argent à l’Occident, afin que les pays aidés achètent leurs produits. Cette aide, qui correspond à une forme de « baiser de la mort », produira plus de délocalisations et plus de chômage en Europe.
C’est dans son propre fonctionnement que l’Occident doit trouver des solutions à la crise. Un discours de vérité et une action résolue s’imposent pour que l’Europe ne devienne pas un champ de ruines et que disparaissent toutes les protections sociales d’ici 10 à 15 ans. Il n’est pas question d’une simple sortie de crise. Parler de sortie de crise est une facilité de politique politicienne, car nous sommes entrés dans l’ère des crises successives, avec la nécessité, pour un pays comme la France, de s’adapter sans cesse aux défis de la mondialisation sans recourir aux vieilles solutions d’un Etat-providence à bout de souffle.
La « participation » vient se substituer, par ses implications financières pour le salarié, aux vieilles recettes de l’Etat-providence. Mais c’est aussi un véritable projet de société et un projet de civilisation.
Comment concilier rigueur et cohésion sociale ?
C’est dans le cadre chaleureux du restaurant Casa Rina situé rue du faubourg Montmartre à Paris, que mercredi 7 décembre 2011, le Club Nouveau Siècle1 présidé par Bernard Reygrobellet organisait un dîner-débat sur ce thème on ne peut plus d’actualité.
D’emblée celui-ci indiqua que la caractéristique de ce club, qui fait partie du Conseil des clubs et Think-tanks de l’U.M.P., est de débattre sans a priori avant de se faire sa propre idée.
Les deux intervenants étaient : Madame la Ministre Marie-Anne Montchamp, Secrétaire d’Etat auprès de Roselyne Bachelot, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale du Gouvernement de François Fillon ; et, Monsieur Jean Peyrelevade, économiste de renom, Président de Leonardo & Co, ancien président de Suez et du crédit lyonnais, classé politiquement à gauche.
Dans l’assistance on comptait : Monsieur le Préfet Thierry Coudert, président de la Diagonale ; S.E. Bernard Dorin, Ambassadeur de France ; le général de division François Maurin, ancien Chef d’Etat-major des Armées ; le président Jean-Claude Pasty ; Mona Sow-Houphouët ; Alain Terrenoire, Président de l’Union Paneuropéenne ; Layashi Yaker, ancien ministre de la République algérienne, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU ; Didier Doucet écrivain, auteur de « 3 points c’est tout » ; ainsi que de nombreuses autres personnalités.
Tout d’abord Jean Peyrelevade, tout en exposant les thèses développées dans son dernier ouvrage « La France état critique » a donné sa vision économique de la France d’aujourd’hui. Cette présentation sans concession mais lucide a mis l’accent sur l’impérative nécessité de remettre l’appareil industriel du pays en ordre de marche et de prendre des décisions d’alignement de la gestion des finances françaises [i.e. en matière de charges sociales et de retraites] sur les pratiques de l’Europe du Nord.
Jean Peyrelevade nous a annoncé qu’après avoir écouté le discours de François Bayrou, il avait décidé de le rejoindre. Le président Bernard Reygrobellet qui recevait Jean Peyrelevade pour la deuxième fois après une conférence sur « Où va le capitalisme ? » en mars 2006, ne manqua pas alors de lui faire remarquer qu’il serait toujours le bienvenu à Nouveau Siècle !
Puis Marie-Anne Montchamp, a exposé à l’assistance sa vision des enjeux quant à la nécessité de préserver la cohésion sociale dans le climat tumultueux de la crise de l’euro.
Marie-Anne Montchamp a conclu son propos en appelant au rassemblement : « Il est important de renoncer à des escarmouches politiciennes, mais de se rassembler à la manière des gaullistes dans la cohésion nationale, avec la France au cœur pour chacun, en sachant que c’est moins la préférence française pour des produits français qui compte, mais l’idée de comprendre que chacun de nous dans ces décisions, y compris les plus petites et les plus marginales doit pouvoir et devoir avoir la France au cœur afin que ses décisions convergent avec les politiques que nous leurs proposons ».
Le débat s’est poursuivi à la fois avec simplicité, sincérité et les convictions de chacun, dans une parfaite authenticité.
A l’issue de celui-ci, le Président du club Nouveau Siècle annonça que Marie-Anne Montchamp rejoignait le club Nouveau Siècle en tant que vice-présidente2.
Enfin pour conclure Bernard Reygrobellet indiqua avec détermination que pour les gaullistes du club Nouveau Siècle, rien ne serait possible sans l’adhésion des français et qu’à cet égard la participation est un argument de lutte socio-économique de premier choix. En effet : « ce qui compte pour nous gaullistes c’est l’unité de la Nation. Quoi de mieux pour l’unité des citoyens que de les traiter tous avec équité et avec dignité ! Nous sommes au club Nouveau Siècle attachés à défendre la liberté économique car elle est la seule à pouvoir assurer le progrès de notre société. Mais cette liberté doit être à la fois ordonnée et partagée.
Ordonnée, car toute anarchie est destructrice. Cette liberté il appartient à l’Etat par ses prérogatives de la faire respecter. Les marchés financiers comme les marchés économiques devront se plier à respecter de nouvelles règles.
Et la liberté partagée, c’est pour nous : la participation. Chacun devant pouvoir peser sur les décisions tout en se les attribuant ».
Nouveau Siècle, Paris le 10 décembre 2011
Présidé par Bernard Reygrobellet depuis octobre 2006, ce club est le dernier des mouvements issus de la longue lignée des porteurs de la vision sociale du gaullisme. Il a été fondé en 2001 par Philippe Dechartre, ancien ministre du Général de Gaulle et de Georges Pompidou qui en est avec Yves Guéna Président d’honneur.
2. Le club Nouveau Siècle a trois vice-présidents : Marie-Anne Montchamp, Jacques Godfrain et Alain Terrenoire.
LE DEVELOPPEMENT DURABLE,
UNE REPONSE AUX DEFIS ECONOMIQUES, SOCIAUX & ECOLOGIQUES DU XXIème SIECLE
Par Bernard Reygrobellet
Président du Club Nouveau Siècle
Sous forme d’introduction
C’est Robert Poujade, un gaulliste qui fut secrétaire général de l’UDR, qui devint dès 1971 le premier ministre de la Protection de la Nature et de l’Environnement dans le gouvernement Chaban-Delmas. A la tête de ce qu’il a qualifié de « Ministère de l’impossible », Robert Poujade a engagé un combat difficile et courageux sur un programme qui reste toujours d’actualité : « Tenir tête aux pollueurs Protéger les rivages, les rivières, l’air, le sol, le sous-sol de la cupidité des industriels et des constructeurs Bâtir des villes qui soient belles et supportables.» Parallèlement au déploiement des politiques environnementales, d’autres préoccupations ont émergé, fondées sur la prise de conscience de l’impossibilité de poursuivre l’indéfiniment l’exploitation des ressources naturelles. Elles ont débouché sur le concept de développement durable, clairement défini dans le rapport Brundtland (1987) : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. ». A partir du Sommet de la Terre à Rio en 1992, la notion de développement durable s’est structurée autour de trois « piliers » : économique, social et environnemental.
Conformément à ses engagements internationaux, la France s’est dotée, comme la plupart des états, d’une stratégie nationale du développement durable (SNDD), la dernière stratégie a été adoptée par le comité interministériel du développement durable le 27 juillet 2010 pour la période 2010-2013 ; elle comporte neuf actions phares. Au sein du ministère en charge du développement durable, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a la lourde mission d’élaborer et suivre la SNDD, de coordonner la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et plus généralement de faire du développement durable un objectif partagé par les acteurs publics et privés. Un Conseil Economique pour le Développement Durable (CEDD) a été créé le 1er décembre 2008 pour fournir au ministère un éclairage économique fondé sur des approches scientifiques.
Nous partageons la vision exprimée par le CEDD selon laquelle « Il n’y aura pas de développement possible à long terme s’il n’est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable ». Nous refusons par là-même l’option de la décroissance en tant que solution miracle aux problèmes majeurs du XXIème siècle. Rappelons, comme l’indique la Commission Stiglitz/Sfen/Fitoussi, que « le niveau de vie courant est soutenable si les conditions sont réunies pour qu’il puisse être maintenu au moins à l’identique pour l’ensemble des générations à venir ». Croissance et écologie ne sont pas incompatible, à condition toutefois d’opérer des mutations de grande ampleur. Il s’agit pour l’essentiel de réintroduire la perspective du long terme dans les processus socio-économiques qui restent dominés directement ou indirectement par des marchés financiers court-termistes, de remettre l’homme et la nature au cœur de l’économie. Sans rejeter a priori l’application raisonnée du principe de précaution, nous exprimons notre foi dans le progrès scientifique et technique sans lequel les défis auxquels nous sommes confrontés ne pourraient pas être relevés dans les prochaines décennies. Il n’y aura pas de développement durable si nous ne disposons pas de solutions scientifiques et techniques innovantes ; développement durable et progrès scientifique sont de ce point de vue indissociables.
Toute politique de développement durable doit s’appuyer sur l’ensemble des acteurs sociaux en suscitant des actions communes entre les entreprises privées et publiques, les associations, les ONG, les syndicats et les citoyens. Quand l’Etat remplit ses fonctions d’orientation et de coordination des politiques, au travers de la SNDD, quand il contribue au financement de « programmes orphelins», il est dans son rôle ; mais en période de crise économique, l’Etat ne peut plus assumer seul les charges de sa politique par des investissements directs ou par de coûteuses incitations fiscales. Mais, il serait illusoire et dangereux de reporter de nouvelles charges vers les collectivités territoriales ou d’augmenter les charges des industriels ou des agriculteurs, afin de financer le Grenelle de l’Environnement.
Les propositions du Club Nouveau Siècle
Une des priorités actuelles réside dans le démarrage des moteurs de la croissance verte, génératrice de dizaines de milliers d’emplois, en particulier dans le secteur privé. C’est un secteur où l’Etat doit avoir la possibilité de subventionner directement et indirectement des projets porteur d’avenir et des actions de recherche. Notre économie doit en particulier mieux exploiter la filière du tourisme vert. Ce domaine ne doit être du seul ressort des collectivités territoriales qui jouent évidemment un rôle déterminant mais qui doivent bénéficier du soutien de l’état.
En matière de financement des politiques environnementales, le réalisme en période de rigueur budgétaire consiste à faire participer les entreprises aux actions de maintien et d’amélioration des services écologiques dont dépend leur activité. Il faut souligner que les grandes entreprises ont adhéré aux objectifs du développement durable, que des lois et règlements leur en font obligation, qu’elles sont soumises à une notation extra-financière qui exprime leur degré d’engagement dans ces objectifs. Concernant ce dernier point, des proposition exprimée par le CEDD nous paraissent appropriées pour inciter les grandes entreprises : renforcer l’information extra-financière (mieux inciter à la gestion des risques extra-financiers et ses indicateurs via un tableau de bord environnement, social, gouvernance ) favoriser la création d’une agence de notation extra-financière européenne ; favoriser l’audit indépendant des rapports développement durable pour éviter le « green washing ».
La France doit conduire une action internationale visible et reconnue. Par ses initiatives, la France doit construire une image de nation respectueuse de la nature, impliquée dans les grands dossiers du développement durable. Le travail constant du ministère en charge de l’environnement et de la diplomatie française, poursuivi sur près de dix ans en faveur de la création d’un organisme international d’expertise en biodiversité va dans ce sens et mérite d’être salué.
Nous saluons aussi la réforme du Conseil économique et social (CES), devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce changement d’appellation symbolise la prise en compte, par la société civile, des questions environnementales, en lien avec l’économie et le social.
Enfin, le renforcement des moyens du CGDD, pièce centrale du dispositif de l’Etat pour orchestrer ses politiques, doit être envisagé.
Bernard REYGROBELLET
Le Gaullisme rayonnant
Nous sommes des « gaullistes de gauche », ou des « gaullistes sociaux » ou « gaullistes de progrès » comme on nous appelle parfois. Il est donc naturel que nous nous sentions surtout concernés par la politique intérieure de la France et, tout particulièrement, par la Participation qui, au sein du mouvement gaulliste, souligne notre particularité.
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